Sous le prisme de la terreur, le travail de la culture

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2008

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Anthropologie et Sociétés ; vol. 32 no. 3 (2008)

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Ellen Corin, « Sous le prisme de la terreur, le travail de la culture », Anthropologie et Sociétés, ID : 10.7202/029716ar


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Située entre l’affect et sa transformation en sentiments énonçables dans la langue et donc ouverts à la communication, la terreur est analysée comme une passion proche de l’affect dont elle conserve l’énergie et la force de propagation. Son association sémantique autant que pragmatique avec la notion de terrorisme révèle comment le politique mobilise et manipule à ses fins des forces obscures en l’homme mais aussi à quel point il se trouve lui-même infiltré par l’affect, une énergie dont il joue mais qui risque toujours de le déborder. Par ailleurs, la force de la propagation de la terreur dans le social invite à s’interroger sur ce qui, dans un certain état de la culture, pourrait faciliter ces effets de contagion et attaquer les résistances susceptibles d’y faire obstacle. Élaborée par Freud dans le contexte de ses réflexions sur le malaise dans la culture, la notion de Kulturarbeit évoque un travail d’élaboration du fonds pulsionnel de l’être humain et particulièrement de son agressivité, un travail toujours en risque de régression et se déroulant à la fois sur la scène psychique et sur celle des sociétés : deux scènes qui servent à l’auteur de repères dans ses réflexions sur le rôle des passions dans le politique. Elle s’intéresse particulièrement aux diverses formes que prend la massification de la culture, son corrélat étant la constitution de l’Autre comme étranger et comme cible extérieure d’une violence interne à la culture et à soi.

Located between affects and their linguistic expression as sentiments, terror is analysed as a passion that retains the energy of the affects and of their spreading power. The terror’s semantic and pragmatic association with the notion of terrorism reveals the degree to which the politics mobilizes and manipulates to its ends obscure forces in humans, as it is also itself infiltrated by the energy of the affect, always at risk to become overflowed. The facility of the terror’s diffusion in the social tissue invites to question what, in contemporary cultures, may facilitate contagion and undermine possible resistances. In his writings about civilization and its discontent, Freud evokes the Kulturarbeit, a process of transformation of basic drives that is at work on both the individual psychic and the collective scenes, and is always at risk to regress. This notion offers a guiding tread for examining the role of passions in politics. A particular attention is drown upon the forms of massification present in the culture and its correlate : the construction of the Other as a Foreigner and as an external target to a violence internal to the culture and the self.

Situada entre el afecto y su transformación en sentimiento, enunciados por la lengua y por ello abiertos a la comunicación, se analiza el terror como una pasión cercana al afecto del cual conserva la energía y la fuerza de propagación. Su asociación semántica y pragmática con la noción de terrorismo muestra cómo lo político moviliza y manipula en su provecho las fuerzas oscuras del hombre, pero también muestra hasta que punto se encuentra infiltrado por el afecto, una energía que utiliza pero que puede desbordarlo. Por otro lado, la fuerza de la propagación del terror en lo social nos incita a interrogarnos sobre lo que, en una determinada configuración de la cultura, podría facilitar el contagio y atacar las resistencias susceptibles de obstaculizarlo. Elaborada por Freud en el contexto de sus reflexiones sobre el trastorno en la cultura, la noción de Kulturarbeit evoca el trabajo de elaboración del terreno de las pulsiones del ser humano y particularmente de su agresividad, un trabajo que siempre corre el riesgo de regresión y que se desarrolla en la escena psíquica y social: dos espacios que sirven al autor de puntos de referencia a sus reflexiones sobre el rol de las pasiones en lo político. Dicha reflexión se interesa en las diversas formas que adquiere la masificación de la cultura, cuyo correlato es la constitución del Otro como extranjero y como blanco externo de una violencia interna en la cultura y en si mismo.

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