2009
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Cinémas : Revue d'études cinématographiques ; vol. 19 no. 2-3 (2009)
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Peter J. Bloom, « Refiguring the Primitive: Institutional Legacies of the Filmology Movement », Cinémas: Revue d'études cinématographiques / Cinémas: Journal of Film Studies, ID : 10.7202/037552ar
Ce texte s’interroge sur la manière dont le discours sur le « primitif », tel que défini dans la pensée du philosophe Lucien Lévy-Bruhl (1857-1939), a influencé la création de l’Institut de filmologie à l’Université de Paris en 1948. Ainsi baptisé par Gilbert Cohen-Séat, la filmologie est décrite comme une science positive visant à systématiser l’étude du cinéma, à la fois en tant qu’objet et institution, tout en mettant en oeuvre un ensemble de méthodes nouvelles. L’élaboration de la notion de « fait filmique » procéderait ainsi d’une science positive inspirée de la méthode durkheimienne, mais permettrait également d’examiner les différentes facettes du « primitivisme ». D’une part, cet article cherche à dégager la pertinence des propos de Lévy-Bruhl sur le « primitivisme » en tant que cosmologie capable d’appréhender la causalité et les inférences qui lui sont associées, permettant ainsi d’aménager un espace de débat riche en réflexions. D’autre part, il vise à comprendre comment le « primitivisme » a été utilisé afin de qualifier des attributs historiques et psychologiques au sein de l’institution cinématographique, conçue comme une structure émergente de production de sens.