2010
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Frontières ; vol. 23 no. 1 (2010)
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Antonio Domínguez Leiva, « L’invasion néo-zombie : Entre l’abjection, le grotesque et le pathos (2002-2009) », Frontières, ID : 10.7202/1003583ar
Dans le cadre de l’esthétique contemporaine du cadavre, il est peu d’images aussi marquantes que la surenchère transmédiatique et véritablement planétaire des morts vivants. Passant des jeux vidéo à la bande dessinée et au nouveau cinéma d’horreur marqué par le traumatisme du 11 septembre 2001, les zombies envahissent aussi la littérature et la critique universitaire qui les avaient jusque-là ignorés. Fidèle au modèle romérien, cette invasion néo-zombie prolonge les grands thèmes du maître : la ville en ruines et l’anomie sociale ; la pandémie et le cannibalisme des morts ; le triomphe de l’iconographie du cadavre galvanisé ; la surenchère dans le détail gore, à la lisière de l’humour ; la paranoïa envers les appareils idéologiques d’État ; le sous-texte religieux d’un Jugement dernier sans rédemption ; enfin, la politique du mauvais goût qui fait des zombies les emblèmes d’une anti-esthétique contre-culturelle.