2011
Ce document est lié à :
Nouvelles pratiques sociales ; vol. 23 no. 2 (2011)
Tous droits réservés © Université du Québec à Montréal, 2011
Jean Carette, « Au rendez-vous des générations », Nouvelles pratiques sociales, ID : 10.7202/1006138ar
Une perception inquiète ou même négative du parcours de nos vies n’est pas sans effet sur sa gestion sociale, de plus en plus inadaptée, coûteuse et stérile pour la société et pour chacun. Il est impératif de trouver les voies de dépassement d’un cycle de vie en trois temps, marqué par de multiples limites d’âge et par des contraintes d’une autre époque. La belle ordonnance à trois temps a fait place à un parcours de vie plus tumultueux et moins prévisible, composé en même temps de travail et de non travail, de formation permanente et de recyclages, de temps de loisir, de retrait ou de création.Dans ce nouvel « ordre » des temps sociaux de la vie, le vieillissement prend un tout autre sens. Jusque-là confondu avec un risque à prévenir, à retarder ou compenser, il tend à s’imposer, au niveau symbolique, peu à peu comme un parcours agrémenté par divers potentiels de développement jusqu’au terme et quelque soit l’âge. Le vieillissement n’est pas seulement une réalité démographique ou un « problème social » catégoriel, mais bien un enjeu de société. Loin de limiter sa gestion à une politique d’aménagement de la vie après le travail et de son terme, autrement dit à une « politique de la vieillesse » et des retraites, la société doit désormais élaborer une politique des âges et du vieillissement, à partir d’un contrat social et citoyen, délibéré entre toutes les générations. C’est le défi global que relèvent les Rendez-vous des générations initiés par nos réseaux Espaces 50+ et opérés par l’institut du Nouveau Monde.