« Le goût de manger » pendant une chimiothérapie : Difficultés et choix alimentaires de femmes traitées pour un cancer gynécologique (Québec)

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2014

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Sociologie et sociétés ; vol. 46 no. 2 (2014)

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Armelle Lorcy, « « Le goût de manger » pendant une chimiothérapie : Difficultés et choix alimentaires de femmes traitées pour un cancer gynécologique (Québec) », Sociologie et sociétés, ID : 10.7202/1027147ar


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Comment des personnes avec un cancer et soignées par chimiothérapie choisissent-elles de satisfaire leur faim ? Étant donné les difficultés alimentaires rencontrées par de nombreux patients, comment leurs proches et les centres de soins en oncologie les prennent-ils en charge ? Quel est l’impact de cette gestion sur les choix alimentaires des soignés ? Pour répondre à ce questionnement, l’article proposé présente les résultats préliminaires d’une recherche anthropologique menée au Québec en 2012 et 2013 auprès de 21 femmes traitées pour un cancer gynécologique (de l’ovaire, du péritoine ou de l’endomètre) et de 10 proches sur l’expérience quotidienne d’une chimiothérapie. Il a pour objectif de prendre en compte la dimension biologique et corporelle, mais aussi le contexte social et culturel des troubles alimentaires pendant le traitement d’un cancer pour mieux en saisir l’ampleur. D’une part, sont identifiés les ressentis induits par la chimiothérapie (perte d’appétit, troubles sensoriels, fringales notamment), et leur influence sur la sensation de faim et la consommation alimentaire. D’autre part, sont analysés l’influence du personnel médical (infirmier[ère]s, nutritionnistes, pharmacien[ne]s) et le rôle de l’entourage dans les choix alimentaires des patientes et leur vécu affectif. Ils donnent à comprendre les points d’achoppement parfois problématiques dans l’observance diététique. En outre, ils permettent de saisir ce qui se joue entre les patientes et leurs proches autour de la décision alimentaire, variant selon les situations entre le choix délégué, la concertation, les cadeaux et le choix contrôlé. En définitive, entre nécessité, plaisir voire gourmandise, l’intérêt est de montrer ce que manger veut dire pendant une chimiothérapie anticancéreuse.

How do cancer patients undergoing chemotherapy make food choices ? How do family, friends, and hospital staff deal with the eating difficulties faced by many cancer patients ? How does caregiver intervention affect patient food choices ? This article addresses these questions by presenting the results of an anthropological research project carried out in Quebec in 2012-2013 involving 21 female patients being treated for gynecological cancer (ovarian, peritoneum or endometrial cancer) and their ten closest relatives. The goal of the project was to understand not only the physiological symptoms and consequences of eating difficulties, but also the social and cultural contexts of such difficulties. First, the article describes some of the side effects of chemotherapy (in particular loss of appetite, modified sense of taste and smell, and intense hunger pangs) and how they impact hunger sensation and food consumption. Second, it looks at the influence that medical personnel (nurses, dieticians, and pharmacologists), family, and friends have on the food choices patients make and on patients’ emotional experience. Project findings point to potential obstacles in complying with a prescribed diet. Furthermore, they allow us to better understand the interaction between patients and caregivers about food choices, and how such interaction varies according to delegated responsibility, open dialogue, gifts, and controlled choice. Finally, taking these findings into account, we ask what « eating » during chemotherapy means, whether it is only a biological necessity, or if it could be a pleasurable experience.

¿Cómo las personas con cáncer, tratadas con quimioterapia, satisfacen su hambre ? Dadas las dificultades alimentarias presentadas por numerosos pacientes, ¿cómo sus parientes y los centros de oncología asumen su tratamiento ? ¿Cuál es el impacto de esta gestión en las opciones alimentarias de las personas tratadas ? Para responder a este cuestionamiento, el artículo propuesto presenta los resultados preliminares de una investigación antropológica realizada en Quebec entre 2012 y 2013, en la que participaron 21 mujeres tratadas contra el cáncer ginecológico (del ovario, el peritoneo o del endometrio), y 10 personas cercanas a ellas, acerca de la experiencia cotidiana de una quimioterapia. Su objetivo es tomar en cuenta la dimensión biológica y corporal, así como el contexto social y cultural de las perturbaciones alimentarias durante el tratamiento de un cáncer, con el fin de entender mejor su importancia. Por una parte se identifican los padecimientos inducidos por la quimioterapia (principalmente la pérdida de apetito, las perturbaciones sensoriales, la apetencia), y su influencia en la sensación de hambre y de consumo alimentario. Por otra parte, se analizan la influencia del personal médico (enfermeros(as), nutricionistas, farmacéuticos(as), y el papel del entorno en las opciones alimentarias de los pacientes y su experiencia afectiva. Éstos dan a entender los obstáculos, a veces problemáticos, en la observancia dietética. Adicionalmente, permiten captar lo que está en juego entre los pacientes y sus parientes acerca de las decisiones alimentarias, variando según las situaciones entre una elección delegada, la concertación, los obsequios y la elección controlada. En definitiva, entre necesidad, placer e incluso glotonería, el interés es mostrar lo que significa comer durante una quimioterapia anticancerígena.

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