2011
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Recherches sémiotiques ; vol. 31 no. 1-2-3 (2011)
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Diana Wade, « Cinema, the (Digital) Machine of the Imaginary: Revisiting Edgar Morin in the Quest to Create a Theory of Cinema in the Digital Age », Recherches sémiotiques / Semiotic Inquiry, ID : 10.7202/1027448ar
La technologie de l’image numérique facilite la production et la distribution des images tout en semant, simultanément, le doute sur leur intégrité. Conséquemment, les spectateurs d’aujourd’hui entretiennent autant la confiance que le doute à l’égard de l’image, tout en conservant le besoin de voir un double du monde à l’écran. Les travaux d’Edgar Morin sur le cinéma demeurent pertinents à l’ère numérique, car celui-ci reconnaît que, depuis ses origines, le cinéma a été une “machine-miroir” qui reflète la relation imaginaire et pratique du spectateur avec des images en mouvement, et ce, quel que soit son fondement technologique. Nous ferons appel aux écrits de Morin et de Christian Metz dans le but de cerner l’essentiel du cinéma : sa capacité à satisfaire, d’une technologie à l’autre, le besoin de cinéma. Si, aujourd’hui, le cinéma persiste sous des formes numériques c’est qu’il continue de répondre au besoin chez l’homme de voir sur un écran un double de son monde, lui permettant ainsi de négocier avec les exigences sociales de son existence autant qu’avec ses désirs personnels.