2016
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Laval théologique et philosophique ; vol. 72 no. 1 (2016)
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Claude Piché, « La lettre tue particulièrement dans la Doctrine de la science », Laval théologique et philosophique, ID : 10.7202/1038540ar
Il est symptomatique que Fichte ait destiné la première version écrite de sa Doctrine de la science (1794-1795) « à ses auditeurs », c’est-à-dire aux étudiants de l’Université d’Iéna où il venait d’entrer en fonction. En effet, Fichte a toujours cru que la lettre de l’exposé proprement scientifique de sa philosophie devait être accompagnée d’une explicitation orale, privilégiant ainsi un contact direct avec l’auditoire en vue d’éviter les malentendus. Tout au long de sa carrière, il s’est en vérité résolument méfié de l’« écrit » et c’est la radicalité de cette attitude qui explique en partie le différend qui s’est fait jour entre lui et Schiller à propos de l’article sur l’« esprit et la lettre en philosophie ». Ces deux termes prennent sous la plume de Fichte une signification inattendue qui témoigne de manière privilégiée de la façon dont il envisage la philosophie transcendantale et son mode de transmission.