2016
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Revue de psychoéducation ; vol. 45 no. 1 (2016)
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Sophie T. Hébert et al., « Les adolescentes placées en centre de réadaptation : regard sur l’instabilité à travers l’étude de leurs parcours de placements », Revue de psychoéducation, ID : 10.7202/1039158ar
L’instabilité des parcours de placements est surtout étudiée selon le décompte du nombre de placements cumulé par un enfant sur une période donnée. À ce jour, peu d’études ont tenté de comprendre ce problème dans son ensemble, c’est-à-dire de manière contextualisée (Usher, Randolph et Gogan, 1999; Wulczyn, Kogan et Harden, 2003). Cette étude vise précisément cet objectif, soit d’étudier les parcours de placements dans leur entièreté, c’est-à-dire avec leurs multiples caractéristiques. Sachant qu’elles sont davantage à risque d’instabilité, la clientèle féminine est mise sous la loupe. À l’aide d’un échantillon de 315 adolescentes hébergées en centres jeunesse, l’approche centrée sur la personne a permis l’identification de trois parcours de placements au moyen d’analyses de classes latentes : un parcours stable, un parcours d’instabilité relationnelle ainsi qu’un parcours d’instabilité physique. Si une grande majorité des adolescentes (80,65 %) se retrouve dans un parcours relativement stable, un cinquième d’entre elles se retrouve dans un parcours instable, que ce soit au niveau relationnel (13 %) ou sur le plan davantage physique (6,37 %). Cette étude apporte un éclairage nouveau en abordant l’instabilité en placement comme un phénomène multiforme. Il ne s’agit plus de l’instabilité, mais de différentes instabilités qui renvoient à de multiples caractéristiques du parcours de placements. Cette subdivision oriente une discussion sur les implications cliniques, notamment en regard du projet de vie.