Penser les textes amérindiens au-delà du cadre d’interprétation traditionnel

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2016

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Recherches amérindiennes au Québec ; vol. 46 no. 2-3 (2016)

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Richard Lefebvre, « Penser les textes amérindiens au-delà du cadre d’interprétation traditionnel », Recherches amérindiennes au Québec, ID : 10.7202/1040431ar


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Cet article propose une relecture du discours critique qui a incorporé la littérature amérindienne dans les études littéraires québécoises et a déterminé son cadre d’interprétation. L’auteur s’intéresse spécialement à la façon dont la question de l’écrit et de l’oral – qui est omniprésente dans le commentaire sur les littératures amérindiennes et touche de manière fondamentale à la conception du littéraire et à son code – a été posée et pensée dans l’Histoire de la littérature amérindienne au Québec de Diane Boudreau, un essai qui est devenu, depuis sa publication en 1993, une référence commune pour les études de la littérature amérindienne dans l’espace québécois francophone. L’article montre que ce premier discours sur la littérature autochtone au Québec est le lieu où sont préservées les orientations axiologiques sur l’oralité et l’écriture, dont certaines remontent au discours colonial, alors que d’autres proviennent du discours de la grammatologie. L’analyse montre, entre autres choses, que l’approche de la « tradition orale » a ignoré ou effacé le contexte historique des créations orales et de leur transcription, et qu’elle a placé l’oralité dans un espace idéalisé, dans le passé surtout, un passé nettoyé de toute interaction avec les écritures amérindiennes, lesquelles ont été privées de leur essence d’écriture et ont été refoulées dans la catégorie des pré-écritures. En conclusion, l’auteur appelle à une réévaluation des rapports entre la parole orale et le signe graphique sur la base de leur nature sémiotique commune afin de tenir compte des rapports dynamiques ou dialectiques entre l’écriture et l’oralité.

This paper offers a rereading of the critical discourse that incorporated Native literature in Québec literary studies and established a framework for interpretation. The question of special interest to the author is the way in which the written and oral have been set down and thought about as in Diane Boudreau’s Histoire de la littérature amérindiennes au Québec. This question is ever-present in commentaries about Native literature and is essential to the creation of the literary work and its code. Boudreau’s essay became, since its release in 1993, a popular reference for Native literature studies in French-speaking Québec. The paper points out that the first critical discussion about Native literature in Québec reproduced axiological ideas about orality and writing, some of them going back to the colonial discourse and other coming from grammatology. The analysis shows, among other things, that the approach to the ‘oral tradition’ has ignored or erased the historical context and its transcription. It has placed orality in an ideal space, mainly in the past, a past free of any interaction with Native writing. Native systems of writing have been relegated to the category of the ‘forerunner’ of writing. In conclusion, this paper calls for a re-evaluation of connections between oral speech and graphic signs on the basis of their common semiotic nature in order to consider the dynamic or dialectic connections between oral and written.

Este artículo propone una nueva lectura del discurso crítico que incorporó la literatura indígena en el campo de los estudios literarios quebequeses y que determinó su cuadro de interpretación. Su autor examina especialmente la manera de plantear el tema de la escritura y de la oralidad – un tema omnipresente en los comentarios sobre las literaturas indígenas, y que toca de manera fundamental a lo literario y a su código – en Histoire de la littérature amérindienne au Québec de Diane Boudreau, un ensayo que se volvió, desde su salida en 1993, una referencia importante en cuanto a los estudios sobre literatura indígena en el campo quebequés francófono. El artículo hace ver que en aquel primer discurso sobre la literatura indígena en Quebec se resguardan las orientaciones axiomáticas sobre la escritura y la oralidad, unas de las cuales provienen del discurso colonial mientras otras proceden del discurso gramatológico. El análisis muestra, entre otras cosas, que el acercamiento a la « tradición oral » en aquel discurso crítico ignoró o borró el contexto histórico de las composiciones orales y de sus transcripciones. Muestra también que aquel acercamiento colocó la oralidad en una esfera idealizada, en el pasado principalmente, un pasado despojado de toda interacción con las escrituras indígenas, cuya esencia escritural fue o negada o retrocedida a la categoría de los predecesores de la escritura. En conclusión, el autor del artículo llama a la reevaluación de las relaciones entre palabra oral y signo gráfico, tomando como base su naturaleza semiótica, con el fin de abarcar en una nueva consideración las interacciones dinámicas o dialécticas entre escritura y oralidad.

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