La formation du citoyen à l’école : individualisation et dépolitisation de la citoyenneté

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2018

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Lien social et Politiques ; no. 80 (2018)

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Géraldine Bozec, « La formation du citoyen à l’école : individualisation et dépolitisation de la citoyenneté », Lien social et Politiques, ID : 10.7202/1044110ar


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Ce texte analyse les qualités et les figures du citoyen légitime dans la sphère de l’école, en s’intéressant à la fois aux directives officielles et aux représentations et pratiques des acteurs scolaires. Les données de deux enquêtes qualitatives conduites dans des établissements scolaires français sont ici mobilisées. Le regard porte prioritairement sur la dimension politique de la citoyenneté : le rapport de l’individu au pouvoir et sa capacité d’action dans la vie collective et politique. Globalement, la participation du citoyen apparait comme une dimension relativement secondaire dans l’éducation scolaire à la citoyenneté, au profit de l’autonomie intellectuelle du citoyen critique. L’école offre peu d’outils permettant aux élèves d’appréhender la vie politique, ses enjeux, ses acteurs et ses processus concrets. L’évitement des sujets politiques que l’on observe dans les classes renvoie non seulement à une conception particulière de la neutralité politique, mais aussi et surtout à l’objectif de cohésion qui est attribué officiellement à l’école et que les enseignants reconnaissent comme légitime. La citoyenneté est par ailleurs censée s’exprimer de plus en plus dans la vie même de l’établissement, dont les modes de fonctionnement doivent se rapprocher de la démocratie politique adulte. Le texte montre les limites d’une telle analogie entre la sphère scolaire et la société politique et identifie divers obstacles qui pèsent sur la mise en oeuvre de cette « démocratie scolaire ». Il met enfin en évidence le décalage entre l’insistance sur la figure d’un individu-citoyen dans l’espace scolaire et l’inscription dans des collectifs que suppose l’exercice réel de la citoyenneté.

This text analyzes the features and the figures of the legitimate citizen in the sphere of school, through both official guidelines and school staff’s conceptions and practices. Data from two qualitative fieldwork surveys in French schools are used. The analysis focuses on the political dimension of citizenship: the relationship between individuals and power and their agency in collective and political life. Overall, citizens’ participation is a secondary dimension in school citizenship education, which rather emphasizes the intellectual autonomy of the critical citizen. The school hardly offers tools enabling students to understand political life, its issues, its actors and its concrete processes. The avoidance of political issues that is observed in classrooms is related to a particular conception of school political neutrality, but still more to the objective of cohesion officially attributed to school and recognized by teachers as legitimate. In other respects, citizenship is increasingly intended to be translated into the school life itself, whose modes of organization must move closer to those of adult political democracy. The article shows the limitations of such an analogy between the school and political society and identifies several obstacles that hinder the implementation of this “democratic school”. Lastly, it highlights the gap between the emphasis on the figure of individual citizen in the school space and the relationship to groups entailed by the actual practice of citizenship.

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