2016
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Revue musicale OICRM ; vol. 3 no. 1 (2016)
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Martin Guerpin, « L’exotisme en question : Le cas de la réception du jazz dans la musique savante française de l’entre-deux-guerres », Revue musicale OICRM, ID : 10.7202/1060119ar
L’introduction du jazz en France et son utilisation dans la musique savante sont souvent assimilées à l’émergence d’un nouvel exotisme, compris au sens large de rapport fasciné à l’Autre. Ainsi utilisée, cette catégorie tend à masquer la diversité bien réelle, et remarquable pour l’époque, de la réception du jazz dans la musique française de l’entre-deux-guerres. Afin de mettre en évidence cette diversité, deux œuvres représentatives de Darius Milhaud et de Jean Wiéner font l’objet d’une analyse qui, s’appuyant sur des définitions de l’exotisme en vigueur dans les décennies 1920 et 1930, prend en compte les sources musicales utilisées par ces compositeurs ainsi que les connotations extra-musicales qu’elles véhiculent. Une fois reconsidéré, le prisme de l’exotisme permet de proposer, au sein des œuvres savantes empruntant au jazz, une distinction entre celles qui relèvent de ce qu’on définira comme un « exotisme nègre » et celles qui ne recourent à cette musique que dans le cadre de l’exploration de nouveaux procédés musicaux.