L’exposition prénatale à l’alcool et aux drogues chez des bébés signalés en protection de l’enfance à la naissance : La pointe de l’iceberg ?

Résumé Fr En

La consommation maternelle de substances psychoactives à potentiel tératogène durant la grossesse demeure mal documentée, malgré son impact négatif sur le développement de l’enfant à naître. Chez les familles évoluant au sein de conditions de vie adverses, le risque d’exposition prénatale à ces substances serait tel que l’urgence d’un dépistage hâtif s’impose en santé publique. Cette étude documente la prévalence et la nature de l’exposition prénatale à l’alcool et aux drogues chez une cohorte de bébés (N = 340) dont la situation a été signalée aux autorités à leur naissance. Près de la moitié de ces enfants (n = 176) furent exposés. Les liens entre la consommation maternelle, les motifs légaux d’intervention et le placement de l’enfant dans ses trois premières années de vie sont examinés. Les résultats sont discutés de façon à aider les travailleurs sociaux à mieux repérer ces situations et moduler les interventions conséquentes.

Maternal teratogenic substances consumption during pregnancy remains poorly documented, despite its negative impact on the development of the unborn child. With vulnerable families, the risk of prenatal exposure would be such that early detection seems an urgent public health issue. This study documents such aspects with a cohort of babies (N = 340) reported to the authorities in child protection at birth. Nearly half of these children (n = 176) were exposed to alcohol or drugs during pregnancy. The links between maternal consumption, legal grounds for intervention and the placement of the child in his first three years of life are studied. Results are discussed in order to support social workers to better screen these situations and modulate their consequent interventions.