« Elle sera donc odeur de rose, d’oeillet, de jasmin, de violette » : L’attention au végétal et l’institution des collectifs, de Condillac à Descola et retour

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2020

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Anthropologie et Sociétés ; vol. 44 no. 3 (2020)

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Aliènor Bertrand, « « Elle sera donc odeur de rose, d’oeillet, de jasmin, de violette » : L’attention au végétal et l’institution des collectifs, de Condillac à Descola et retour », Anthropologie et Sociétés, ID : 10.7202/1078167ar


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Cet article a pour but de montrer comment l’attention au végétal a été au coeur de l’une des contestations historiques les plus fortes du régime de séparation dualiste des Modernes. L’oeuvre d’Étienne Bonnot de Condillac combine ainsi un déplacement majeur de l’attention métaphysique aux plantes, de l’oeil à l’odeur, avec une enquête générale sur l’origine du langage. Cette combinaison érige les formes de la sensibilité en condition de l’institution. Le repérage de cette combinaison permet d’engager un dialogue avec l’oeuvre de Philippe Descola concernant la matrice ontologique générative des collectifs. Ce chemin de Condillac à Descola et retour n’est pas spéculatif : il s’enracine dans la mémoire affective de l’odeur des fleurs, qui sert ici de point archimédien au renversement du dualisme. Reste alors à savoir comment les plantes contribuent à l’institution des collectifs ou, au contraire, y résistent.

This article aims to show how attention to the plant has been at the heart of one of the strongest historical contestations of the dualistic separation regime of the Moderns. Étienne Bonnot de Condillac’s work thus combines a major shift in the metaphysical attention to plants, from the eye to the smell, with a general inquiry into the origin of language. This combination raises the forms of sensibility in condition of the institution. The identification of this combination allows a dialogue with the work of Philippe Descola about the generative ontological matrix of collectives. This path from Condillac to Descola and back is not a speculative one: it stems in the affective memory of the smell of flowers, which serves here as an Archimedean point against dualism. The question then arises as to how plants contribute to the institution of collectives, or, to the contrary, resist it.

El objetivo de este artículo es mostrar cómo el interés por lo vegetal ha estado en el centro de una de las controversias históricas más fuertes del régimen de separación dualista de los Modernos. La obra de Etienne Bonnot de Condillac conjunta un vuelco importante del interés metafísico hacia las plantas, de la vista al olor, con una inquisición general sobre el origen del lenguaje. Esta combinación erige las formas de la percepción en condición de instituir. La identificación de esta combinación permite entablar un dialogo con la obra de Philippe Descola sobre la matriz ontológica generativa de colectividades. El camino de Condillac a Descola y de regreso no es especulativo: se funda en la memoria afectiva del aroma de las flores, que aquí sirven de punto arquimediano a la subversión del dualismo. Resta por saber cómo las plantas contribuyen al establecimiento de colectividades o, al contrario, se resisten.

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