1997
Ce document est lié à :
Ethnologies ; vol. 19 no. 2 (1997)
Tous droits réservés © Ethnologies, Université Laval, 1997
Joseph Melançon, « Évolution de la recherche sur les francophonies de l’Amérique du Nord », Ethnologies, ID : 10.7202/1087677ar
L’évolution s’étudie à partir d’un modèle sériel, capable de rendre compte des transformations observées. La série, dans l’évolution de la recherche, comporte trois étapes indépendantes bien connues, à savoir l’inventaire, l’analyse et l’interprétation, comme l’avait déjà fait remarquer Luc Lacourcière, en 1962. La transformation réglée de l’objet, dans ces trois étapes, est le passage de l’objet empirique, à l’étape de l’inventaire, à l’objet d’étude, à l’étape de l’analyse, à l’objet de connaissance, à l’étape de l’interprétation. Ce protocole permet de décrire l’état de la recherche dans les différentes francophonies nord-américaines et de les comparer. Ainsi, l’inventaire est beaucoup plus avancé au Québec qu’ailleurs, mais il est en bonne voie de réalisation en Acadie et en Ontario. Dans l’Ouest canadien, en Louisiane et dans les autres francophonies des États-Unis, il a été entrepris et progresse dans la mesure des moyens disponibles. L’analyse, pour sa part, relève d’équipes de chercheurs et son évolution dépend fortement des rapports qu’elles diffusent. On l’observe dans les centres, les congrès et les associations. Elle est liée aux points de vue qui s’y expriment. On peut en prendre modèle sur l’institut interuniversitaire de recherches sur les populations (IREP), qui utilise les rituels comme témoins des mutations culturelles. L’interprétation est plus aléatoire et elle se fonde sur la contextualisation. La tendance actuelle est une tentative d’atteindre une interprétation globale, en recourant aux processus de constitution des cultures, avec leurs pratiques et leurs traditions.