2006
Cairn
Brigitte Meijns, « Deux fondations exceptionnelles de collégiales épiscopales à la frontière du comté de Flandre : Marœuil et le Mont-Saint-Éloi (milieu du Xe siècle) », Revue du Nord, ID : 10670/1.02p9ow
Des quarante-cinq chapitres séculiers qui virent le jour entre 850 et 1200 sur le territoire du comté de Flandre au sens large du terme, seuls deux étaient des créations purement épiscopales. Les collégiales du Mont-Saint-Éloi et de Marœuil, un peu à l’ouest de la vieille cité épiscopale d’Arras, devaient toutes deux leur naissance à l’évêque Fulbert de Cambrai-Arras (932/933*-954). Selon toute vraisemblance, Fulbert restaura sur place des basiliques funéraires mérovingiennes disparues et insuffla une nouvelle vie au culte de saints locaux, respectivement l’évêque du viie siècle Vindicien et la noble dame Bertille. L’action de Fulbert dans l’extrême sud-ouest de son immense diocèse s’inscrit dans le cadre d’une série de tentatives consistant à établir l’autorité épiscopale en dehors de Cambrai. La fondation de deux collégiales sur une propriété foncière de l’Église de Cambrai mais près d’Arras est probablement directement liée à la mainmise du comte de Flandre Arnoul Ier sur la cité d’Arras en 932. De cette façon, l’évêque conservait deux postes de contrôle dans une région qui était désormais dominée par la Flandre.