Stercoris saccus : la représentation de la femme comme corps adjuvant et transgressif dans la pensée chrétienne à la basse Antiquité et au Moyen Âge

Fiche du document

Date

9 février 2018

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licence

info:eu-repo/semantics/OpenAccess


Sujets proches En Es Fr

Women's work Mujer Femme

Citer ce document

Alain Galonnier, « Stercoris saccus : la représentation de la femme comme corps adjuvant et transgressif dans la pensée chrétienne à la basse Antiquité et au Moyen Âge », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.06rc3x


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

Stercoris saccus : la représentation de la femme comme corps adjuvant et transgressif dans la pensée chrétienne à la basse Antiquité et au Moyen Âge La thématique afférente à l'image de la femme avilie par le péché, qui a été véhiculée par nombre de penseurs des premiers siècles de la Chrétienté et du Moyen Âge, fait, depuis de nombreuses décennies, l'objet de maintes études, dont la diversité des points de vue qui s'y expriment atteste la complexité du débat 1. C'est ainsi que certains historiens l'abordent en se refusant à poser le problème et à instruire ce qu'ils tiennent pour un mauvais procès 2 , quand, à l'inverse, d'autres l'affrontent avec l'intention d'en éradiquer les lieux communs et les caricatures qui la minent 3 , ou d'en faire jouer toute la subtilité 4. Parfois encore un agnostique, voire un antichrétien, y trouve l'occasion d'apporter un démenti inattendu aux accusations d'antiféminisme foncier 5. Mais le plus souvent, la redoutable prégnance du principe génésiaque de la pécheresse, souillée et souillante, qui, en tant que telle, doit vivre, dans le rappel incessant des conséquences de sa faute, assujettie à l'homme – « Et lui dominera sur toi » (Gen. 3, 16) –, a entériné ce que R. Howard Bloch appelle la « misogynie théologisée » 6. C'est à cette dernière tendance que nous nous attacherons ici, celle pour laquelle, au sentiment de beaucoup, il relève du constat d'évidence que la sentence divine – « Je multiplierai les peines de tes grossesses, dans la peine tu enfanteras tes fils » (Ibid.) – a définitivement oblitéré la situation de la femme, dans la mesure où cette créature d'essence moindre – parce que voulue comme une « aide » de l'homme et modelée à partir de l'un de ses flancs (leurav) (Gen. 2, 18 et 21-22) – ne peut exister qu'en dépendance et dans l'opprobre. Inscrite doublement dans sa « dé-nature » – à savoir par une création accessoire et par une faute irrémissible –, cette condition deux fois dégradée ne cessera, des siècles durant, de ressurgir dans la réflexion chrétienne, prétexte à jouer

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en