La céramique domestique de l’espace culturel sénonais du milieu du Ve au milieu du IIIe s. av. J.-C. dans son contexte du centre-est de la France :

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14 octobre 2010

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Jean-Marc Séguier, « La céramique domestique de l’espace culturel sénonais du milieu du Ve au milieu du IIIe s. av. J.-C. dans son contexte du centre-est de la France : », Revue archéologique de l’Est, ID : 10670/1.06svr4


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La culture matérielle et la chronologie de la période de La Tène ancienne et du début de La Tène moyenne de l’espace culturel sénonais, qui se développe du nord de la Bourgogne au sud-est de l’Île-de-France, aux confins de la Champagne, étaient, jusqu’à présent, surtout connues grâce aux ensembles funéraires et au mobilier métallique qui en provient : parures, accessoires vestimentaires, armes (travaux de L. Baray). Seule, l’étude de S. Marion consacrée à l’Île-de-France prenait en compte quelques séries céramiques du secteur Seine - Yonne.On développe ici une nouvelle analyse fondée sur une grille de lecture normalisée à la fois technologique et typologique des formes et des décors de la céramique (fig. 4-5) issue des fouilles préventives réalisées sur quinze établissements ruraux de la vallée de l’Yonne, de La Bassée et du confluent Seine - Yonne (départements de l’Yonne et de la Seine-et-Marne). Le corpus se compose de 7774 fragments et 1301 vases. La sériation de deux matrices d’association des formes et des décors permet de mettre en évidence un classement des assemblages domestiques selon quatre étapes (fig. 6-7).L’étape I, insuffisamment documentée, se distingue par des assemblages dont les caractères typologiques sont encore proches de ceux qui, localement, sont considérés comme typiques du Ha D3. Néanmoins, l’étape I (fig. 8-13) se distingue de cette dernière période par l’absence du décor peint et des formes qui en sont les plus emblématiques (bols carénés...). Ainsi, le passage du Ha D3 au début de La Tène ancienne se caractériserait par une déperdition progressive des traits « archaïques ». La mise en place des caractères de l’étape II (fig. 14-27) traduit une césure majeure dans la tradition céramique. Le renouvellement touche à la fois la typologie des vases (développement des jattes à épaulement, des pots à col haut), le répertoire décoratif qui s’enrichit de nouvelles techniques (impressions au peigne) et de nouveaux motifs (zigzags), et la technologie (apparition de la céramique tournée ou finie au tour). L’étape III (fig. 28-34), encore peu documentée, se distingue surtout de la précédente par une diversification des décors et par l’abandon de l’usage du peigne, les formes de vases étant peu différentes. L’étape IV (fig. 35-47) voit apparaître et se développer de nouvelles techniques ornementales (lissage, décors plastiques) et de nouveaux thèmes (frises), la céramique tournée et les formes qui la caractérisent prenant une part de plus en plus importante.La corrélation des assemblages pris en compte avec une série de datations absolues et plusieurs associations entre céramique domestique et mobilier datant (fibules, parures, armement) permet de raccorder la séquence avec la chronologie conventionnelle et absolue (fig. 53). La concordance entre ces systèmes est correcte pour les étapes I et II : la dendrochronologie montre que l’étape I, datée de la deuxième moitié du ve s.,  est synchrone de LTA récente, alors que plusieurs fibules permettent de mettre en parallèle l’étape II (fig. 48) avec l’horizon pré-Duchcov (LTB1 ancienne : premier quart du ive s.). Par la suite, la situation est plus complexe et la corrélation plus difficile à établir. Si l’étape III semble devoir être mise en parallèle avec l’horizon Duchcov-Münsingen (fig. 49), quelques incertitudes pèsent sur sa longévité en raison de la faiblesse du corpus (trois derniers quarts du ive s.). L’étape IV, à laquelle sont associées, notamment, des parures à décor pseudo-filigrané ou imitées de ce style et des armes (fig. 50-51), recouvre, quant à elle, la phase récente de LTB2 et le début de LTC1 (première moitié du iiie s.). Elle doit être clairement distinguée du faciès de la phase récente de LTC1, défini par ailleurs (fig. 55).La comparaison du faciès de l’espace sénonais avec celui des entités culturelles voisines fait bien ressortir son caractère original et autonome ; néanmoins, des ponts sont ponctuellement établis avec l’aire culturelle Aisne-Marne (d’où provient au moins un vase peint en noir sur fond rouge) et avec la Gaule du Centre (corpus typologique, décors, techniques de fabrication).Une très large majorité de la céramique est modelée sans l’aide du tour. Cependant, l’analyse des séries met en évidence une production, minoritaire, de céramique montée ou finie au tour (fig. 57), dont la part augmente progressivement du début du ive au milieu du iiie s. (fig. 58) et qui présente un répertoire typologique spécifique (vases à piédouche...). Contrairement à la céramique non tournée, fabriquée au sein de la maisonnée, tout indique que la vaisselle tournée est le fruit d’un artisanat spécialisé, peut-être itinérant, qui repose sur des principes techniques innovants et se développe dans des conditions sociales tout à fait compatibles avec l’organisation en chefferies qui est admise pour la société de La Tène ancienne et moyenne du Bassin parisien.Enfin, l’examen des catégories et des traces d’usage conduit à proposer des pistes de réflexion concernant les aspects fonctionnels de certains récipients, les jarres pouvant être dévolues à la préparation de saumures ou de la bière.

Domestic pottery in the Sénonais cultural space from the mid-5th to mid-3rd century BC in its context in central eastern France ; the corpus, characteristics and evolution of the sets of goods at the confluence of the Seine and Yonne rivers, at La Bassée and in the Yonne valley The material culture and chronology of the Early La Tène period and the start of the Middle La Tène in the Sénonais cultural space – which covered the area from northern Burgundy to the south-east of Île-de-France, and to the boundaries of Champagne – have until now been known as a result of the sets of funerary goods and the metal objects from that area : jewellery, clothing accessories and weapons (see the writings of L. Baray). Only the study by S. Marion on Île-de-France has incorporated several sets of ceramics in the Seine–Yonne area.In this study a new analysis has been drawn up based on a normalised technological and typological table of forms and decorations of the ceramics (figs. 4, 5) found during preliminary excavation work at fifteen rural establishments in the Yonne valley, at La Bassée and at the confluence of the Seine and Yonne rivers (in the Yonne and Seine-et-Marne départements). The corpus consists of 7774 fragments and 1301 vases. Classification of two association matrices of the forms and decorations allows the sets of domestic goods to be categorised on the basis of four stages (figs. 6, 7).Stage I, which is insufficiently documented, features sets of goods whose typological characteristics are still closely related to those that are locally considered as typical of Ha D3. Nevertheless, Stage I (figs. 8-13) differs from Ha D3 by the absence of painted decoration and its most representative forms (carinated bowls, etc.). Thus the passage from Ha D3 to the start of the Early La Tène was marked by a progressive loss of "archaic" traits. The development of the characteristics that typify Stage II (figs. 14-27) represented a major break with the tradition. This renewal affected the typology of the vases (shallow bowls, high-necked pots), the inventory of decorations, which was enhanced by new techniques (comb-incised patterns) and new motifs (zigzags), and the technology used in their manufacture (the appearance of turned pots or pots finished on the wheel). Stage III (figs. 28-34), which is still little documented, differs from Stage II above all in the diversification of the decoration employed and in the discontinuation of the comb technique, as the forms of the vases in the two stages differed little. Stage IV (figs. 35-47) saw the advent and development of new ornamental techniques (smoothing, modelled decorative work) and new themes (friezes), turned pottery, and forms taking an increasingly important role.Correlation of the sets under consideration with a series of absolute datings and a number of associations between domestic pottery and goods of known date (fibulas, jewels, weapons) allows the sequence to be linked with conventional and absolute chronology (fig. 53). Agreement between these systems is correct for Stages I and II : dendrochronology shows that Stage I, which dates to the second half of the 5th c., is synchronous with recent LTA, whereas several fibulas enable a parallel to be drawn between Stage II (fig. 48) and the pre-Duchcov horizon (early LTB1 : first quarter of the 4th c.). Subsequently, the situation becomes more complex and the correlation more difficult to establish. Whereas Stage III seems to correspond with the Duchcov-Münsingen horizon (fig. 49), there are several uncertainties about its duration due to the unsubstantive nature of the corpus (the last three quarters of the 4th c.). Stage IV – with which are associated in particular the jewellery with the decoration that is either pseudo-filigree or copied from that style, and weapons (figs. 50-51) – overlaps with the recent phase of LTB2 and the start of LTC1 (first half of the 3rd c.). It should be clearly distinguished from the set of cultural characteristics of the recent phase of LTC1, which has moreover been defined (fig. 55).Comparison of the set of cultural characteristics of the Sénonais space with that of neighbouring cultural entities reveals its original and autonomous nature : nonetheless, from time to time connections are discovered with the cultural zone of Aisne-Marne (from where at least one vase painted in black on a red ground comes) and Central Gaul (corpus of typologies, decorations and manufacturing techniques used). Much the greater part of the pottery was modelled without the aid of a wheel. However, analysis of the sets evidences the fact that a small quantity was either raised or finished in that manner (fig. 57), though the proportion increased progressively between the start of the 4th and middle of the 3rd centuries (fig. 58) and was based on a specific range of typologies (vases with a small pedestal, etc.). Unlike moulded pottery, which was made within the household, everything indicates that turned crockery was produced by a specialised though perhaps itinerant craft industry based on innovative technical principles and developed as part of social conditions that were fully compatible with the chieftainships into which it is assumed society during the Early and Middle La Tène were organised in the Paris Basin.Finally, examination of the categories and traces of usage allows suggestions to be advanced on the functional use of certain containers, such as the jars, which may have been employed to prepare pickled foods or beer.

Die Wirtschaftskeramik im Kulturraum des Sénonais von der Mitte des 5. bis zur Mitte des 3. Jahrhunderts v. Chr. im ostfranzösischen Kontext : Korpus, Fazies und Evolution der Fundzusammenhänge aus dem Seine-Yonne-Mündungsgebiet, der Bassée und dem Tal der Yonne Die materielle Kultur und die Chronologie der Frühlatènezeit und der frühen Mittellatènezeit im Kulturraum der Senonen, der sich vom Norden der Bourgogne bis in die südöstliche Île-de-France an der Grenze zur Champagne herausbildete, waren bisher vor allem dank der Bestattungsensembles und den aus diesem Raum stammenden Metallobjekten bekannt : Schmuck, Kleidungsaccessoires, Waffen (Arbeiten von L. Baray). Nur die der Île-de-France gewidmete Studie von S. Marion berücksichtigte einige Keramikserien aus dem Sektor Seine – Yonne.Hier wird eine neue Analyse vorgelegt. Sie basiert auf einer zugleich technischen und typologischen Matrix-Zuordnung der Formen und Dekore der Keramik (Abb. 4-5) aus den Präventivgrabungen von fünfzehn ländlichen Siedlungen des Yonne-Tales, der Bassée und der Ebene am Zusammenfluss von Seine und Yonne (Departements Yonne und Seine-et-Marne). Das Corpus besteht aus 7774 Fragmenten und 1301 Gefäßen. Die Seriation von zwei die Formen und die Dekore assoziierenden Matrix-Zuordnungen zeigt eine Klassifizierung der Geschirrsätze in vier Etappen (Abb. 6-7) auf.Die ungenügend dokumentierte Etappe I zeichnet sich durch Komplexe aus, deren typologische Eigenschaften noch denen nahe stehen, die mancherorts als typisch für das Ha D3 angesehen werden. Nichtsdestoweniger unterscheidet sich die Etappe I (Abb. 8-13) von dieser Periode durch das Fehlen von gemaltem Dekor und von typischen Formen (Knickwandschüsseln...). So scheint sich der Übergang von Ha D3 zum Anfang der Frühlatènezeit durch einen schrittweisen Verlust der „archaischen“ Züge auszuzeichnen. Die Merkmale der Etappe II (Abb. 14-27) spiegeln grundlegende Veränderungen in der Keramiktradition wider. Die Neuerungen betreffen sowohl die Form der Gefäße (Herausbildung der Schulternäpfe, Töpfe mit hohem Hals), als auch das Dekor-Repertoire, das sich mit neuen Techniken (Kammstrich) und mit neuen Motiven (Zigzag) bereichert, und die Technologie (Auftauchen scheibengedrehter Keramik oder auf der Töpferscheibe fertiggestellter Gefäße). Die noch wenig dokumentierte Etappe III (Abb. 28-34) unterscheidet sich von der vorangegangenen vor allem durch eine Diversifizierung der Dekore und die Aufgabe des Kammstrichs, die Gefäßformen weisen dagegen kaum Unterschiede auf. In der Etappe IV (Abb. 35-47) treten neue Dekortechniken in Erscheinung und entfalten sich (Glätten, plastische Dekore) sowie neue Themen (Friese) ; die scheibengedrehte Keramik und die sie charakterisierenden Formen spielen eine zunehmend größere Rolle.Die Korrelation der berücksichtigten Fundkomplexe mit einer Reihe von absoluten dendrochronologischen Datierungen, sowie mehrere Assoziationen zwischen Siedlungskeramik und datierungsrelevantem Material (Fibeln, Schmuck, Waffen) erlauben es die Sequenz in die herkömmliche und absolute Chronologie einzubinden (Abb. 53). Für die Etappen I und II ist die Korrelation dieser Systeme überzeugend: die Dendrochronologie zeigt, dass die in die zweite Hälfte des 5. Jh. datierte Etappe I dem jüngeren LT A entspricht, während mehrere Fibeln es ermöglichen eine Parallele zwischen der Etappe II (Abb. 48) mit dem Vor-Duchcov-Horizont (frühes LT B 1: erstes Viertel des 4. Jh.) zu ziehen. In der Folgezeit ist die Situation komplexer und die Korrelation erweist sich als schwieriger. Zwar scheint die Etappe III mit dem Horizont Duchcov-Münsingen (Abb. 49) Parallelen aufzuweisen, doch auf Grund des geringen Umfangs de Corpus bestehen einige Ungewissheiten bezüglich deren Dauer (drei letzten Viertel des 4. Jh.). Die Etappe IV, mit der insbesondere die Schmuckelemente mit einem Dekor aus falschem Filigran oder Imitationen dieses Stils und Waffen assoziiert sind (Abb. 50-51), entspricht der jüngeren LT B2-Phase und dem Beginn von LT C1 (erste Hälfte des III. Jh.) Sie muss deutlich von der Fazies der anderweitig definierten jüngeren LT C1-Phase unterschieden werden (Abb. 55).Der Vergleich der Fazies aus dem Gebiet der Senonen mit der der benachbarten Kulturräume lässt ihren originellen und eigenständigen Charakter klar erkennen ; selbst wenn stellenweise mit dem Kulturraum Aisne – Marne (von hier stammt mindestens ein Gefäß, das schwarz auf rotem Grund bemalt ist) und mit Zentralgallien (typologisches Corpus, Dekore und Herstellungstechniken) Verbindungen bestehen.Der überwiegende Teil der Keramik wurde ohne Töpferscheibe hergestellt. Jedoch lässt die Analyse der Gefäßserien eine kleine Gruppe von scheibengedrehter oder auf der Töpferscheibe fertiggestellter Keramik erkennen (Abb. 57), deren Anteil vom frühen 4. Jh. bis zur Mitte des 3. Jh. allmählich zunimmt (Abb. 58) und die ein spezifisches Formenrepertoire aufweist (Gefäße mit hohem Fuß). Im Gegensatz zu der in den Haushalten selbst hergestellten, handaufgebauten Keramik, deutet alles darauf, dass die scheibengedrehte Ware das Werk umherziehender Töpfer ist, eines spezialisierten Handwerks, das auf innovationsfreudigen technischen Prinzipien basiert. Es bildet sich unter sozialen Bedingungen heraus, die mit der für die Gesellschaft der Früh- und Mittellatènezeit des Pariser Beckens bezeugten Organisation in Stämmen durchaus vereinbar sind.Aus der Überprüfung der Kategorien und Benutzungsspuren ergeben sich Interpretationsansätze bezüglich der funktionellen Aspekte ; die großen Tonkrüge könnten z.B. der Bereitung von Salzlaken oder von Bier gedient haben.

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