2017
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Gaëlle Le Corre, « La représentation du dialecte anglo-gallois dans le roman social de Lewis Jones intitulé Cwmardy (1937) », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.0bds61
Les vallées minières du sud du Pays de Galles connurent un développement économique sans précédent durant la période d’industrialisation de la Grande‑Bretagne (Lewis 1959, Hopkins 1974). Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les vallées minières étaient encore très majoritairement galloisantes. Néanmoins, l’afflux massif d’immigrants étrangers, principalement originaires du sud-ouest de l’Angleterre, accéléra l’anglicisation de la région. L’anglais parlé dans les vallées minières du sud du Pays de Galles fut alors façonné par ces diverses influences linguistiques.La transformation rapide de la région inspira de nombreux écrivains gallois. Lewis Jones fut l’un d’entre eux et décrivit avec justesse le dur quotidien des mineurs de la vallée de la Rhondda entre les années 1890 et 1930. Afin de donner plus de réalisme à son roman social intitulé Cwmardy, Lewis Jones tente de représenter le parler dialectal des mineurs de l’époque. Deux registres sont ainsi clairement mis en opposition dans le roman : le registre paritaire, celui de la communauté des mineurs, opposé au registre disparitaire, principalement maîtrisé par les élites (Le Dû et Le Berre, 1995).Trois constructions apparaissent de manière récurrente dans le roman Cwmardy : la copule be à la forme non fléchie ainsi que les formes périphrastiques be + V-ing et do. Ces trois formes sont généralement employées pour décrire des procès duratifs ou itératifs. Bien que ces constructions soient caractéristiques du vernaculaire anglo-gallois, les contextes et les fréquences d’emploi de ces formes ne semblent pas aussi réalistes que le contexte socio-historique dépeint par Lewis Jones dans son roman.