2006
Cairn
Édith Lhomel, « Albanie 2005-2006 : Tenir le cap », Le Courrier des pays de l'Est, ID : 10670/1.0bh29f
La signature d’un Accord de stabilisation et d’association (ASA), le 12 juin 2006, avec une Union européenne en proie à une crise institutionnelle − qui marque un point d’orgue à sa stratégie d’élargissement à l’Est −, a été considérée par les dirigeants du Parti démocratique albanais (PDSH) comme une étape historique de la transition post-com-muniste du pays. Elle apparaît aussi comme une récompense pour le gouvernement du Premier ministre Sali Berisha (PDSH) qui, formé en septembre 2005 après deux mois de tractations, a centré son action sur la lutte contre la corruption. L’accord de réadmission, signé trois mois plus tôt, concernant le rapatriement des Albanais vivant illégalement dans les Etats membres, était manifestement un préalable à l’ASA. Cette offensive contre la corruption est aussi un moyen, pour l’ex-chef d’Etat (1993-1997) de régler ses comptes avec l’opposition. Même si son traditionnel rival, Fatos Nano, n’est plus le dirigeant du Parti socialiste albanais (PSSH), son successeur, Edi Rama, maire de Tirana depuis octobre 2000, a quelques difficultés à coopérer avec Sali Berisha qui géra lamentablement la crise des pyramides financières (1997). Les résultats économiques en 2005 sont toujours aussi ambigus : parallèlement à une croissance de 6 %, la crise éner- gétique entrave toute amélioration de la production industrielle et des conditions de vie et le déficit du commerce extérieur (2 milliards de dollars) atteint maintenant un quart du PIB. Alors que l’état délabré des infrastructures demeure un obstacle majeur au redressement économique, la coopération avec les pays voisins, encouragée par la signature par l’UE d’un traité favorisant un marché intégré de l’énergie avec les pays de l’Europe du Sud-Est, a marqué de timides progrès. Cependant et plus que jamais, le principal partenaire stratégique demeure les Etats-Unis.