30 juin 2022
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Jean-François Laplénie, « Héros, petits hommes et figures historiques: formes et enjeux de la subjectivisation dans les romans de la révolution allemande (1922-1932) », HAL-SHS : littérature, ID : 10.4000/allemagne.3134
Les romans de la révolution allemande de 1918-1919 sont un genre en tension entre impératif documentaire et volonté de donner un « tableau vivant et complet » (Plievier) des événements révolutionnaires. La construction d’un tel tableau passe entre autres par la subjectivisation des perspectives et la profondeur individuelle des personnages. Avant 1925 prédomine un traitement héroïque du personnage révolutionnaire (Zur Mühlen, Daudistel) ancré dans la tradition narrative du roman du xixe siècle, tandis que l’éloignement chronologique et les crises politiques favorisent, surtout à partir de 1928, le recours à des personnages centraux naïfs et désorientés (Glaeser, Renn, Remarque), « petits hommes » qui vivent la révolution comme une mascarade décevante ou comme un écheveau inextricable d’intérêts. Chez Plievier, enfin, le traitement en large fresque de subjectivités mises en correspondance et en contraste permet de donner à la complexité révolutionnaire un sens qui ne reflète pas exactement la « tendance » politique affichée par l’auteur.