Aragon, vingt ans de recherches

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L’édition de la Pléiade en chantier, les célébrations du centième anniversaire de la naissance d’Aragon (1997) puis du vingtième anniversaire de sa mort (2002), les nombreux colloques, les éditions critiques de ses œuvres et l’essor pris par la recherche (auquel participe le recrutement de plusieurs « spécialistes » dans les universités) ont contribué à modifier de façon décisive l’image de l’écrivain durant ces vingt dernières années, la recherche aragonienne procédant désormais moins de choix idéologiques individuels que de l’éclatante institutionnalisation de l’écrivain. Elle est stimulée par l’activité d’un groupe de recherche (CNRS devenu ERITA) et d’une société des amis, mais aussi par deux sites Internet réalisés par les chercheurs (sites de W. Babilas et de l’ERITA). Les publications d’inédits et les rééditions concernent surtout la période surréaliste ("La Défense de l’infini", 1997 ; "Papiers inédits", 2000). Des publications de correspondances ("Lettres à Denise", 1994 ; "Correspondance Aragon-Paulhan", 1994) ont permis d’importantes avancées biographiques et historiques. Aragon a désormais toute sa place dans les concours (ENS) et les programmes de l’Éducation nationale. Les thèses soutenues mettent l’accent sur l’intertextualité, la réception, l’approche psychanalytique. Elles examinent les derniers romans, des questions de structures, de composition ou le mécanisme de l’invention. Des travaux prennent en compte la génétique des manuscrits. La « modernité » expérimentale des derniers romans, qui lancent un défi aux études de structures, ont contribué à sortir Aragon de la sphère idéologique et des lectures étroitement politiques. Au fil des années, les chercheurs, même s’ils en prennent compte, ont appris à se méfier des interprétations de l’écrivain, de ce qu’il dit de l’écriture, de ses mécanismes ou des « circonstances ». Les clés qu’il offre à l’interprétation apparaissent en effet comme des fictions supplémentaires dont il enrobe sa création. L’approche critique, globalement plus sereine, est aussi désormais moins prisonnière des perspectives construites par l’auteur.

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