2010
Cairn
Edward Page, « Le modèle de Whitehall a-t-il survécu ? », Revue Internationale des Sciences Administratives, ID : 10670/1.0mlbrg
L’expression « modèle de Whitehall » présente une certaine valeur heuristique pour décrire quatre caractéristiques essentielles de la fonction publique britannique, à savoir la neutralité politique, le généralisme, les schémas de carrière à vie et une forte fonction de conseil en politiques. Ce modèle a été remis en question sous l’effet de la politisation, des évolutions dans la gestion de carrière et le recrutement, ainsi que de la concurrence grandissante d’autres sources de conseils stratégiques. Le rôle de la fonction publique britannique à l’égard des ministres semble être de plus en plus défini en des termes managériaux et de moins en moins en tant que conseillers stratégiques, surtout parce qu’une série d’autres individus et organes (conseillers, consultants, think tanks, services de recherche des partis) partagent à présent cette fonction. Si elle semble jouer un rôle stratégique moins important, la haute fonction publique n’est, du moins pour l’instant, pas parvenue à sortir de la mêlée dans sa fonction managériale. Le principal changement dans le modèle concerne la chute de la confiance dans la fonction publique, non seulement parmi les citoyens, mais aussi parmi les politiciens et les agents de l’État eux-mêmes. Résumé à l’intention des praticiensÀ de nombreux égards, le modèle de Whitehall, qui décrit la fonction publique britannique et son rôle politique, se montre extrêmement résilient malgré les grands changements intervenus dans le système politico-administratif britannique. La haute fonction publique a toujours évité d’être associée à la gestion de la formulation détaillée des politiques. Face à la baisse de l’influence politique de la fonction publique – l’évolution la plus évidente dans le modèle de Whitehall -, on pourrait améliorer la qualité du processus décisionnel en accordant une plus grande priorité à cette fonction de formulation des politiques.