2016
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Annie Montaut, « Mémoire, nature et culture: des fondements de la pholosophie indienne aux paradigmes épistémologiques des sciences du langage », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.0qd9eu
Dans la tradition indienne, la mémoire n'est pas liée à un événement, aussi fondateur soit-il d'une culture, et moins encore à ce qu'on appelle aujourd'hui le devoir de mémoire, ses lieux et son « héritage ». Elle n'en structure pas moins la culture et la société dans cette fondation qu'est la smr̥ ti (smriti), le mot indien qui signifie « mémoire » mais aussi et surtout les divers commentaires, gloses et explicitations de la « parole révélée » ou śruti (shruti), qui, elle, renvoie à l'immémorial. Je présenterai d'abord la conception du temps bien particulière dans lequel s'inscrit la notion de smr̥ ti avec la culture qu'elle engage, en contraste avec le temps « historique », avant d'aborder la nature de cette culture ancrée sur l'immémorial, et son rapport, sur des bases avant tout étymologiques, avec la notion de nature. Ces rapports se reflètent par ailleurs indirectement, ce sera mon dernier point, dans les représentations du langage et la théorie de la connaissance qu'a développées au cours des siècles la tradition indienne.