9 janvier 2017
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Anja Mourier, « Entre coopération, influence et concurrence culturelle : la question des accords culturels entre la France et la Grèce et l’Allemagne et la Grèce en 1938 », Textes et contextes, ID : 10670/1.0snyks
En analysant la question de la signature d’un accord culturel entre la France et la Grèce et l’Allemagne et la Grèce en décembre 1938, cet article a pour but de donner un aperçu des relations culturelles qui liaient la France, l’Allemagne et la Grèce à la veille de la Seconde Guerre mondiale. En effet, l’article tente de dégager les raisons qui poussèrent chacun des protagonistes à s’engager – ou pas – dans la voie d’une coopération culturelle neuf mois après l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie et trois mois après les accords de Munich.Alors que l’Allemagne venait de s’assurer un gain de territoire – et donc d’influence – considérable à l’Est et au Sud-Est de l’Europe, la France sacrifia son allié tchécoslovaque. S’engager dans la voie de la coopération culturelle avec la Grèce fut alors un moyen pour la France de s’assurer l’existence d’un nouvel allié susceptible de lui garantir une influence certaine dans une région stratégiquement intéressante des Balkans.L’Allemagne, quant à elle, et plus précisément l’Auswärtiges Amt, fut, en quelque sorte, entraînée dans l’aventure culturelle. En effet, même si, en 1938, l’Allemagne jouissait d’une présence culturelle forte en Grèce, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, cette région des Balkans était essentiellement perçue comme une zone d’influence économique et militaire. Cependant, la rivalité culturelle avec la France poussa l’Allemagne à envisager l’éventualité d’une coopération culturelle avec la Grèce.Par conséquent, en dessinant les jeux d’influences et de concurrences politiques, culturelles voire militaires à l’œuvre au sein de ce ménage à trois, cet article tente d’approcher les diverses formes de rivalités culturelles qui influaient sur la relation franco-allemande à la fin des années 30.Enfin, l’article accorde une place importante à l’étude de l’attitude de la Grèce, plateforme géopolitique stratégiquement incontournable en 1938.