2022
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Emmanuel Munch et al., « Politiques de Mobilité Durable et Décélération - Rapport final », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.0v1wml
La vitesse des déplacements quotidiens (des personnes, des marchandises, des capitaux) a peu été envisagée en France comme un levier d’action pouvant participer à la bifurcation écologique. Au contraire, la question des temporalités des déplacements s’est davantage inscrit dans une volonté d’accroissement de la vitesse, critère à l’aune duquel nombre de projets d’infrastructures sont programmés et évalués. Le projet PMD² (Politiques de Mobilité Durable et Décélération) a permis d’identifier des recommandations pour alimenter la fabrique de politiques de mobilité durable et ralentie, tout en intégrant l’aspiration des urbains pour une forme de décélération de leur rythme de vie. Les résultats de nos enquêtes en Europe suggèrent un changement de modèle pour l’aménagement urbain et la planification des transports : de la quête de prospérité matérielle à la prospérité temporelle, des villes fonctionnelles aux villes conviviales. Ce nouveau modèle donne plus d’importance aux enfants, personnes âgées et handicapées qui sont souvent mises à l'écart de la vie urbaine, car trop lents. Plus largement, il invite à penser la sobriété écologique à partir de la sobriété rythmique. Ils donnent à voir les seuils aux delà desquels la vitesse devient contreproductive pour le développement des sociétés sur-industrialisées et à l’inverse, les bénéfices qui peuvent être retirés du ralentissement en termes de qualité de vie.