Le gouvernement du care, enjeu du capitalisme mondialisé

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2022

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Blandine Destremau et al., « Le gouvernement du care, enjeu du capitalisme mondialisé », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.17tt0k


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Résumé Fr

Le care constitue un enjeu croissant de la reproduction de sociétés vieillissantes de plus en plus inégalitaires. Pour beaucoup, il s’agit d’arrangements – marchands ou non – au sein des familles, dans lesquels se jouent des rapports sociaux de genre, de classe et de race, qu’il s’agisse de fournir des services dans le cadre de la conjugalité, de la filiation, des relations au sein du groupe familial étendu, d’un emploi domestique salarié ou gagé ou encore dans le cadre de relations d’aide. Ces marqueurs sociaux opèrent selon la manière dont les acteurs sociaux se les approprient, et diffèrent selon les contextes. Ils peuvent aussi s’imbriquer avec d’autres marqueurs, comme la génération, ou encore le niveau d’éducation, par exemple. La satisfaction des besoins de care s’est aussi historiquement située dans des rapports internationaux marqués par la colonialisation, des formes de domination postcoloniales, et de fortes inégalités dans les conditions de vie alimentant des flux migratoires féminisés en grande partie (voir Berthelot-Raffard, cet ouvrage). Bien que le travail de social care représente une partie souvent peu visible de l’État social, et un secteur faiblement institutionnalisé des politiques publiques, ces dernières sont déterminantes dans l’encadrement et la régulation de ce secteur, du fait de politiques indirectes (migration, droit du travail, politiques familiales) ou explicites (allocations sociales, subventions, professionnalisation, etc.). Comment les politiques publiques dans le Sud global organisent- elles les différentes activités du care ? Comment s’opère la division du travail que stimulent ces politiques, entre femmes d’origines sociales diverses ? Comment l’économie morale de la sollicitude, de la responsabilisation individuelle et de l’intervention sociale est-elle configurée, et quel est son poids? Pour réfléchir à ces questions, le présent texte s’appuie sur les résultats d’une recherche collective menée dans six métropoles d’Amérique latine (Destremau et Georges, 2017). Initialement conçu dans une éthique militante et d’émancipation, le discours international sur le care s’est métamorphosé, tout comme celui sur le genre (Saussey et Damamme, cet ouvrage). Dans le cadre du capitalisme néolibéral, il essentialise désormais des positions morales de responsabilisation qui visent au premier chef les femmes de milieux populaires et pauvres.

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