28 juin 2021
http://hal.archives-ouvertes.fr/licences/publicDomain/
Laure Domont, « Le pouvoir navarrais à Montpellier au XIVe siècle. », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.1d6jr9
Dans le dernier quart du XIVe siècle, la seigneurie de Montpellier est le cadre d’une double gestion administrative. À la suite d’un traité de paix en 1365 Charles II, roi de Navarre se retrouve seigneur de Montpellier et vassal du roi de France. Néanmoins en raison du caractère particulier de la cession de Montpellier au roi de Navarre, l’affirmation de son pouvoir sur place se fait difficilement et il doit multiplier les représentations du pouvoir pour affirmer sa légitimité. Il commence par instituer un personnel qui lui est fidèle sur place, mais est confronté à des institutions et un consulat qui savent fonctionner de manière autonome et quelque soit le pouvoir dont ils dépendent, car ils se sont établis en parallèle des administrations aragonaise et majorquine. En raison de la distance entre la Navarre et Montpellier, l’affirmation du pouvoir du roi est nécessaire et les voyages du roi et de ses proches rappellent aux habitants qui est leur seigneur. Dans l’exercice de son pouvoir le roi fait face à l’autonomie des Montpelliérains et de la cité en leur accordant certains droits et exonérations d’impôts. Le pouvoir royal navarrais à Montpellier s’appréhende aussi à travers la tenue de Grands Jours en 1374. Ainsi après neuf années en possession de la seigneurie, Charles II a pour la première fois l’occasion d’exprimer son pouvoir judiciaire et apparait alors plus proche des Montpelliérains que le roi de France. En dépit de cela, le roi de Navarre voit son autorité sur la seigneurie grandement perturbé par un partage des droits politiques, judiciaires et économique qui lui est largement défavorable. Sans oublier que son objectif n’est pas de conserver la seigneurie, mais de revenir à la situation antérieur au traité d’échange de 1365.