2011
Copyright PERSEE 2003-2023. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Coura Kane et al., « Modifications de l'embouchure du fleuve Sénégal : impacts sur la vulnérabilité des sociétés du bas estuaire », Espaces tropicaux (documents), ID : 10670/1.1hzizo
Le fleuve Sénégal occupe une place stratégique dans le processus des développements économique et social des Etats riverains (Mali, Mauritanie, Sénégal) mais a subi fortement la péjoration climatique des années 1970 survenue au Sahel. Afin de parer aux incertitudes hydrologiques, les Etats riverains ont construit deux barrages (Diama et Manantali) au cours des années 1980. Toutefois, l’amélioration des écoulements peut également contribuer à amplifier les débordements fluviaux au niveau de la partie terminale du fleuve, caractérisée par des altitudes basses, inférieures à -3 m. Ainsi, pour prévenir d’éventuelles inondations catastrophiques, les autorités sénégalaises ont ouvert en 2003 une brèche afin d’évacuer les eaux en excès de la crue à 7 km au sud de la ville de Saint-Louis, sur le cordon littoral de la Langue de Barbarie. Ce rapprochement de l’embouchure est à l’origine d’importantes modifications environnementales et socio-économiques. Cette flèche littorale connaît vine évolution régressive. On constate une salinisation accentuée (plus de 46 g/l) des eaux souterraines utilisées pour le maraîchage. De même, la pêche fluvio -maritime enregistre une baisse des mises à terre entraînant un départ massif de la population. Combinant milieux rural et urbain associés à une forte pression démographique, l’estuaire du fleuve Sénégal apparaît comme un secteur vulnérable face aux incertitudes hydrologiques et climatiques. Cet article se focalise sur la vulnérabilité des sociétés du bas estuaire qui subissent à chaque aménagement les contrecoups de la dégradation de l’environnement et de leur milieu de vie.