The decorative treatment of the french masculine abbey, in XVIIth and XVIIIth century. Le décor des bâtiments conventuels des abbayes masculines françaises, aux XVIIe et XVIIIe siècles. En Fr

Résumé En Fr

How to accompany the journey of a soul through the eyes? How can art enchant the space with a silent discourse? This PhD analyses the renewal of monastic decoration in France in the 17th and 18th centuries. It seeks to understand how, through specific iconographic and aesthetic practices, the great French religious families sought to shape the moral and spiritual identity of their communities.Based on a corpus of more than 130 abbeys in the northern half of France, it shows how, in the two centuries following the Council of Trent, the Maurist, Cluniac, Cistercian, Cartusian, Premonstratensian and Genovefane institutions work to rebuild and restore their monasteries in order to create an ornamentation related to their traditionnal and modern religious and identity-related aspirations.Through the progressive shaping of a total, sculpted and painted decoration, they conceived and commissioned complex artistic programmes for each part of the convent. These play on multiple levels of reading in order to set a symbolic enrichment of the space, both intellectually and sensorially. By means of analogy, the image becomes an instrument for developing the religious identity. It enhances the history of the order, calls for inner conversion, and enjoins imitation of biblical models in order to make the conventual space resonate with the call to conversion and monastic life.

Comment accompagner le cheminement d'une âme à travers le regard ? Comment l'art peut-il enchanter l'espace d'un discours silencieux ? Cette thèse analyse le renouveau du décor monastique qui se produit en France aux XVIIe et XVIIIe siècles. Elle cherche à comprendre comment, par des pratiques iconographiques et esthétiques spécifiques, les grandes familles religieuses françaises ont voulu façonner l'identité morale et spirituelle de leurs communautés.Sur la base d'un corpus de plus de 130 abbayes de la moitié nord de la France, elle montre comment, au cours des deux siècles qui suivent le concile de Trente, les institutions mauriste, clunisienne, cistercienne, cartusienne, prémontrée et génovéfaine se sont employées à reconstruire et restaurer leurs monastères pour créer une ornementation plus en adéquation avec leurs aspirations religieuses et identitaires.S'appuyant sur le développement progressif d'un décor total, sculpté et peint, elles conçoivent et font réaliser des programmes artistiques complexes pour chacune des parties du couvent. Ceux-ci jouent sur de multiples niveaux de lecture et visent à l'enrichissement symbolique de l'espace, intellectuel et sensoriel. L'image, par le biais de l'analogie, devient ainsi un instrument de développement de l'identité monastique. Elle valorise l'histoire de l'ordre, appelle à la conversion intérieure, et enjoint d'imiter les modèles bibliques afin de faire résonner l'espace conventuel de l'appel à la conversion et à la vie monastique.