The eye and the hand ˸ judging painting in Rome at the beginning of the 17th century. Giulio Mancini, courtesan and theoretician L'œil et la main ˸ juger la peinture à Rome à l'orée du XVIIe siècle. Giulio Mancini, courtisan et théoricien En Fr

Fiche du document

Date

11 décembre 2019

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes



Sujets proches En

Specialization

Citer ce document

Julia Castiglione, « L'œil et la main ˸ juger la peinture à Rome à l'orée du XVIIe siècle. Giulio Mancini, courtisan et théoricien », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.1qtrtc


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

Judging paintings, assessing their quality and estimating their price is nowadays considered a specific expertise acquired by agents to whom auction houses, museums or collection owners turn. In Rome during the seventeenth century, different groups compete to appropriate this skill, especially in order to become advisers to great collectors. As a market of paintings gradually emerges and the circulation of works grows, knowing how to estimate their value becomes an essential ability. While price evaluation is traditionally the prerogative of painters, who value each other within their corporation, the emergence of new commercial criteria tends to undermine the profession's authority in terms of quality assessment. This research focuses on the development of this expertise, which is remarkably different from the painters' know-how and favors courtiers specialized in painting advice. Giulio Mancini theorized this skill in his treatise Considerazioni sulla pittura. By crossing this text and the transcription of some of his unpublished treatises, the thesis shows how this artistic judgment is integrated within a broader, shared courtesan culture. At the crossroads of history, art history and literature, this research proposes to analyze the historical process of formalization of artistic judgment, thus not only shedding new light on this practice, but also on the discourses that made it possible and the reconfiguration of the value criteria of works of art.

Juger les tableaux, évaluer leur qualité, estimer leur prix relève de nos jours d’une expertise spécifique, aux mains d’acteurs vers lesquels se tournent les salles de ventes, les musées ou les propriétaires de collections. À Rome au XVIIe siècle, différents groupes s’affrontent pour s’approprier cette compétence, notamment en vue d’accéder au rôle de conseiller à la cour des grands collectionneurs. Alors qu’émerge progressivement un marché des tableaux et que la circulation des œuvres s’amplifie, savoir estimer leur valeur devient une capacité essentielle. Si l’évaluation du prix est traditionnellement un rôle dévolu aux peintres, qui s’estiment les uns les autres au sein de leur corporation, l’émergence de critères commerciaux nouveaux tend à saper l’autorité de la profession en matière de jugement. Cette recherche s’intéresse au processus de captation de cette expertise, qui se détache du savoir-faire des peintres au profit de courtisans spécialisés dans le conseil en matière de peinture. Cette compétence dévolue aux gentilshommes est théorisée par Giulio Mancini dans son traité Considerazioni sulla pittura. En croisant ce texte et la transcription de certains de ses traités inédits, il s’agira de voir comment ce jugement artistique s’intègre plus largement à une culture courtisane partagée. À la croisée de l’histoire, de l’histoire de l’art et de la littérature, cette recherche entend analyser ce processus historique de formalisation d’un jugement artistique s’autonomisant par rapport à la pratique, à la lumière des discours qui l’ont rendu possible et de la reconfiguration des critères de valeur des œuvres d’art.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en