2017
Cairn
Abel Polese et al., « Consommation, identité et intégration en Estonie et en Lettonie », Hermès, La Revue, ID : 10670/1.1tehc2
Abritant les plus grandes communautés de russophones et de Russes ethniques au sein de l’Union européenne, les républiques baltes ont attiré l’attention de nombreux universitaires et spécialistes du sujet de l’intégration des minorités nationales et leur capacité limitée d’intégrer les minorités russes. Pourtant, le point de départ de cet article est que les dimensions politiques et celles relevant des interactions économiques du quotidien peuvent être considérées séparément. Par conséquent, la limitation des droits politiques pour une partie de la population ne se reflète pas expressément dans la vie quotidienne, en tout cas pas dans celle de tous les russophones, qui sont peut-être mieux intégrés que l’on le présente habituellement. Particulièrement dans la jeune génération, il n’y a pas de sentiment de retourner « chez soi » quand ils visitent la Russie, mais plutôt celui d’appartenir à un entre-deux. De façon intéressante, cette attitude semble s’accompagner d’un rapport biaisé à l’État qui est à la fois brimant en termes politiques et peu respectueux de la langue et de la culture russe, mais aussi reconnaissant des opportunités économiques qu’il offre par rapport à la Russie.