2016
Cairn
Walter Lesch, « Raison publique et éthique théologique », Revue d'éthique et de théologie morale, ID : 10670/1.1zdef8
W. Lesch se penche sur la question de savoir si la raison publique a besoin d’une éthique théologique « (et, si jamais, de quelle éthique théologique) ? ». Après avoir proposé une définition provisoire de l’éthique théologique – une sous-discipline de la théologie chrétienne, qui s’intéresse aux questions d’une vie bonne et d’une société juste à partir du contexte du christianisme sans se limiter à un cadre purement confessionnel, et dont les méthodes d’argumentation et d’éclaircissement conceptuel sont philosophiques et apportent un éclairage volontairement séculier sur des problématiques auxquels tout être humain doit répondre s’il veut assumer ses responsabilités – l’article dresse une histoire de la catégorie de raison publique (à partir de Kant jusqu’à Habermas et Rawls), toute en soulignant l’« arrogance » de ce singulier de « raison publique », qui serait plus correcte de décliner au pluriel. Il présente enfin une typologie de trois modèles de gestion de la présence de la norme religieuse dans un contexte sécularisé : le modèle du mur séparateur, celui des piliers qui se côtoient pacifiquement et celui de la réflexivité. Après discussion il propose, comme un modèle de prise en considération de quelques demandes légitimes des citoyens religieux et non-religieux, le paradigme de la traduction, qui propose l’idéal d’une « traduction coopérative » pour que les différentes traditions puissent dialoguer.