Les enfermements d’un vagabond criminel. Vacher, tueur de bergers

Résumé En Fr

This contribution proposes to give an account of the succession of confinements experienced by a serial killer who was essentially presented and represented as the typical vagabond, a great walker and free to move about, perpetuating a “bloody odyssey”. Joseph Vacher (1869-1898) nevertheless experienced the main institutions of confinement at the end of the 19th century: school, religious congregation, barracks, asylum and prison. How did he experience them and what role did these experiences play in his perception of the world? Secondly, we will ask to what extent these confinements contributed, after Vacher’s arrest, to the reflection on the motives for his act? In conclusion, we will point out the difficulty of accessing the subjectivity of our objects of study because this approach implies, for the historian, a return to oneself and a deconstruction of transmitted memories.

Cette contribution propose de rendre compte de la succession des enfermements vécus par un tueur en série qui fut essentiellement présenté et représenté comme le type même du vagabond grand marcheur et libre de ses mouvements perpétuant une « odyssée sanglante ». Joseph Vacher (1869-1898) a pourtant connu les principales institutions d’enfermement de la fin du XIXe siècle : école, congrégation religieuse, caserne, asile et prison. Comment les a-t-il vécus et quelle place ont joué ces expériences dans sa perception du monde ? Dans un second temps, on se demandera dans quelle mesure ces enfermements ont participé, après l’arrestation de Vacher, à la réflexion sur les motifs de son passage à l’acte ? On pointera en conclusion la difficulté de l’accès à la subjectivité de nos objets d’étude car cette démarche implique, pour l’historien, un retour à soi et une déconstruction des mémoires transmises.