2021
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Stéphanie C Bodin et al., « Évaluation de l'efficacité de trois méthodes d'échantillonnage pour la récupération des charbons de bois du sol dans des sites anthropiques tropicaux », HAL-SHS : archéologie, ID : 10.1016/j.quaint.2021.04.023
La collecte et l'identification de charbons de bois de sol non associées à des fouilles archéologiques est appelée pédoanthracologie. Les chercheurs dans ce domaine utilisent différentes méthodes d'échantillonnage, et une seule étude, dans un contexte tempéré, a comparé leur efficacité jusqu'à présent. Dans cet article, nous comparons pour la première fois l'efficacité de trois méthodes d'échantillonnage sur la concentration en charbon de bois (> 4 mm) et sur la représentativité taxonomique dans un environnement tropical. Ces méthodes sont l'échantillonnage en fosse, l'échantillonnage à la tarière et le prélèvement manuel opportuniste de charbon de bois sur des monticules d'arbres déracinés ou dans le sol excavé lors du creusement d'une fosse. Nos résultats suggèrent que les deux méthodes de creusement (fosse et tarière) permettent de retrouver des concentrations de charbon de bois similaires quels que soient le site et la profondeur considérés. Mais comme prévu, la concentration en charbon de bois d'un site dépend de son histoire (ex. : type d'activité). Nous montrons également que l'estimation de l'effort d'échantillonnage minimal requis pour obtenir des assemblages taxonomiquement représentatifs, en termes de nombre de charbons de bois et de nombre de prélèvements à la tarière, varie fortement en fonction du site et de la présence de taxons surreprésentés. Enfin, nos résultats montrent que les tarières étaient souvent monospécifiques (34 %). Néanmoins, ils ont permis de récupérer des taxons différents de la méthode de la fosse, avec 18 à 21 % des taxons exclusifs à la première méthode et 30 à 40 % des taxons exclusifs à la seconde dans les sites considérés. Les charbons provenant d'une collecte manuelle opportuniste ont également permis d'améliorer la diversité taxonomique de l'ensemble de l'assemblage d'un site avec 5 à 15 % des taxons exclusifs à cette méthode. Les trois méthodes sont donc complémentaires et nous proposons de les utiliser toutes les trois pour obtenir la meilleure diversité taxonomique dans un assemblage anthracologique et pour surmonter les biais spécifiques de chaque méthode. Avec cette étude, nous espérons aider les (pédo)anthracologues tropicaux à optimiser l'échantillonnage des charbons de bois dans les sites anthropiques où le plan d'échantillonnage ne peut bénéficier des fouilles archéologiques.