Transmettre et perpétuer aujourd'hui (introduction au numéro)

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Catherine Choron-Baix, « Transmettre et perpétuer aujourd'hui (introduction au numéro) », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.22zbce


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Résumé Fr

La transmission demeure une notion centrale de l'anthropologie en ce qu'elle représente l'instrument par excellence de la continuité sociale. Composante active, consciente, de ce qui, de manière institutionnelle ou informelle, se communique à l'intérieur d'une communauté humaine, elle est indissociable, on le sait, des constructions idéologiques qui, dans toute société, fondent l'ordre social. Elle est, de ce fait, un processus éminemment variable, qui, pour reprendre les termes de Gérard Lenclud, n'obéit pas seulement à une " logique d'efficacité pratique ", mais également à une " intention culturelle ", laquelle n'est " jamais la seule possible " [1991 : 713]. Elle est aussi largement imprévisible quant à ses effets, surtout lorsqu'elle touche à la dévolution d'un patrimoine immatériel et moral, toujours soumis, dans sa translation d'une classe d'âge à une autre, à de potentielles déperditions, réinterprétations et recompositions.La révision du concept de tradition, amorcée, en 1927 par Arthur Maurice Hocart et reprise par Jean Pouillon en 1977, a radicalement remis en cause l'idée d'une totalité sociale et culturelle qui se reproduirait à l'identique de génération en génération. Les recherches conduites sur les mécanismes de mémoire corroborent cette analyse. Parmi les nombreux travaux ethnologiques récemment menés en ce sens, on pense, pour les sociétés américaines, à ceux de Patrick Menget et d'Antoinette Molinié qui tiennent " l'instabilité, [...] l'omission, l'oubli, le travestissement des évènements " pour des " propriétés à part entière de la culture " [1993 : 17], à ceux de Maurice Bloch [1996] qui, à partir d'un exemple malgache, souligne les sinuosités du travail du souvenir et ses possibles distorsions. Si l'on s'accorde donc, aujourd'hui, sur le caractère relatif et sans cesse réinventé de la fidélité au passé [Boyer, 1988 ; Hobsbawm, 1995 ; Hobsbawm et Ranger, 1983], il n'est dès lors plus possible de souscrire, nulle part, à une vision finie, en quelque sorte parfaite, de ce qui se lègue, d'âge en âge, au sein d'une collectivité.

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