Au-delà de la ligne ? Paradoxe de l'émancipation. Eros, Demos, et l'État Démocratique

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1 janvier 2022

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Cécile Roudeau, « Au-delà de la ligne ? Paradoxe de l'émancipation. Eros, Demos, et l'État Démocratique », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.2daoqz


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Résumé Fr

From this hour I ordain myself loosed of limits and imaginary lines! Walt Whitman, "Poem of the Open Road," Leaves of Grass, 1855 1. Prologue : la ligne dans tous ses états Au commencement était la ligne, la ligne qui, en découpant le Verbe, en dépeçant sa chair, a fait surgir le logos, l'articulation même, celle qui donne lieu aux noms, aux concepts, aux espèces, à ce qu'on pourrait appeler, faute de mieux, catégories. Si l'on veut partir de quelque chose, il faut donc partir de là, de la ligne comme origine du discours, du mot et du monde tel qu'on le connaît-c'est-à-dire tel qu'on le construit, lui donne forme ; tel qu'on le transforme, aussi. Penser le monde sous l'aspect de la ligne, c'est donc d'abord le concevoir, l'appréhender et le comprendre par le conceptdu latin concipere, ce que l'on saisit ensemble. C'est découper le continuum, par définition inarticulé, et distinguer en lui des compartiments, des parties et des partis. Penser le monde sous l'aspect de la ligne, c'est le parcourir armé d'une boussole ; c'est l'arpenter en cartographe, afin de le quadriller, de le cadastrer. Choisir la ligne, ou plutôt le tracé, c'est donc opter pour un regard de surplomb, le regard souverain, et le regard du souverain. On l'aura compris, la ligne, ici, est l'instrument du pouvoir, le pouvoir de nommer qui est aussi le pouvoir de faire, et de faire advenir, le pouvoir de classer, de hiérarchiser.

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