10 juillet 2023
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Kostis Gkotsinas, « Tuer le temps sur le front d’Orient », Revue d'histoire culturelle, ID : 10670/1.2dcvnx
L’article aborde la question du temps libre, défini par opposition au temps de service, pendant la Première Guerre mondiale et sur le front d’Orient. Les conditions régnant sur ce théâtre d’opérations inauguré en octobre 1915 dans la région de Macédoine (immobilisme, conditions climatiques et hygiéniques difficiles, éloignement de la métropole, population civile largement hostile) ont accentué l’urgence de trouver des moyens de distraction pour les soldats et les officiers. D’où la gamme variée des moyens offerts aux membres des armées alliées, décrits dans les lettres et les mémoires des combattants, évoqués dans les journaux de Salonique et les feuilles de tranchées, représentés dans les cartes postales et les photographies de l’époque : jeux et compétitions sportives, défilés et concerts en plein air, spectacles de théâtre et pantomime, sans oublier les pratiques individuelles et les attractions disponibles dans la ville de Salonique. Or, ces moyens de se distraire n’étaient pas sans ambiguïtés. Les stratégies pour chasser le « cafard » et parer à la nostalgie avaient plusieurs implications sociales, économiques et culturelles, tout en soulevant un dilemme difficilement conciliable, entre soutenir le moral et maintenir la discipline des hommes sous les drapeaux.