31 janvier 2024
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Laurent Thirouin, « Grandeur de l’homme, selon Pascal », HAL-SHS : histoire des religions, ID : 10.17990/RPF/2023_79_4_1419
Pascal serait un « misanthrope sublime » : la formule de Voltaire s’est plus ou moins installée dans les esprits. Elle dit à la fois la noirceur des Pensées et leur puissance littéraire. Elle articule notre fascination et notre malaise, devant une œuvre qui, plus que toute autre, aurait pour fonction de déprimer l’homme et de le mettre devant sa misère existentielle. Une telle approche a un double défaut : d’abord d’être fausse - ce qui n’est peut-être pas si grave -, mais surtout d’être terriblement réductrice, et appauvrissante, même sur le plan littéraire.Si l’on se défait des réflexes romantiques, devenus des réflexes scolaires; si l’on accepte les immenses progrès effectués depuis Voltaire dans l’édition et la connaissance du texte de Pascal, il faudrait plutôt voir en lui un philanthrope paradoxal.