2013
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Sophie Raimond, « L’Homme-Cinéma : Jean-Luc Godard. Carnets d’un post-cinéphile », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.2hd4ez
Tour à tour cinéphile, critique de cinéma, cinéaste, vidéaste, auteur d’une œuvre, elle-même objet d’une cinéphilie contemporaine, Jean-Luc Godard entretient avec la culture cinématographique, et sa propre pratique du cinéma, une relation constamment conflictuelle et transgressive. Lecinéaste non seulement trouve son inspiration dans une résurgence de la cinéphilie de la fin des années 1940, mais épuise, travaille et digèreégalement cette matière originelle, pour nourrir un cinéma dont il annonce aujourd’hui la fin, tout en interrogeant la possibilité de sa renaissance. Lemétadiscours funèbre que Godard porte sur un certain cinéma, dans une œuvre en quête de rédemption, découle d’une cinéphilie vécue sur le mode de la dévoration et de la réception solitaire, plus particulièrement depuis ces vingt dernières années. Godard semble se détournervolontairement de la philia cinématographique que supposait le rassemblement autour d’un jugement commun, pour lui préférer une énonciation décalée, nostalgique et sépulcrale, renonçant à l’idée même de transmission et incarnant une forme singulière d'outre-cinéphilie. Le cinéaste-cinéphile de la Nouvelle Vague se confondrait ainsi désormais avec la figure paradoxale d’une certaine post-cinéphilie.