13 décembre 2018
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Victor Toubert, « Fantôme, photographie, miroir : spectralité et spécularité dans Il filo dell’orizzonte d’Antonio Tabucchi », Presses Sorbonne Nouvelle, ID : 10670/1.2skwnv
Cet article s’intéresse à la place et au rôle des fantômes dans l’économie narrative de Il filo dell’orizzonte, et au rapport entre la spectralité et le thème de la spécularité, composante fondamentale de l’écriture tabucchienne, comme l’a montré Anna Dolfi dans son ouvrage La specularità e il rimorso. Dans quelle mesure l’écriture de Tabucchi peut-elle être qualifiée de spectrale, si par là on entend que le fantôme tend à l’écriture un miroir qui lui permet de se réfléchir ? Après avoir étudié quelques moments et quelques modalités du retour des fantômes dans ce roman, en insistant en particulier sur l’utilisation particulière du thème de la photographie nous verrons d’où viennent les fantômes, et on met en évidence l’importance de la relation intertextuelle avec Hamlet dans le roman. Le motif spectral dans ce roman de Tabucchi apparaît alors comme porteur d’une dimension éthique et politique, interrogeant ce qui reste contemporain dans ce qui est cru disparu : les fantômes semblent désigner, pour Tabucchi, tout ce que les hommes choisissent d’ignorer et refusent de comprendre, et le rôle de l’écrivain semble alors de donner, tant bien que mal, une place aux fantômes.