Des usages de « jeu » dans le vocabulaire rituel du monde altaïque

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1999

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Ritualité Ritualisme Rite

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Roberte Hamayon, « Des usages de « jeu » dans le vocabulaire rituel du monde altaïque », Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines (documents), ID : 10670/1.2zohgd


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Résumé En Fr

The author recalls how “play” is used with respect to ritual in Mongol and Tungus and explores this topic in the Turkic languages. The uses vary with the system of symbols: “play” may refer to dancing, jumping, wrestling, racing, shooting, singing, music, miming, and even adorning. . . These modes of expression are organised in a specific manner in each culture. “Playing” a ritual is not only performing it, it is also trying to win so as to modify favourably the events at stake in the ritual. Hence the importance of “playing” in the act of foretelling and in all shamanic activities in general, whether one “plays” with or for the spirits or “makes (the spirits) play”. One may note that among the Turkic peoples of Central Asia there exist two types of ritual playing: an armed fight and a sufi round dance. This reflects the ideological division between shamanism and Islam. One also notes a tendency of instrumental music to become monopolized by another specialist, the bard. By way of conclusion, playing appears to be a basic constituent of ritual action in this area. The gestures are the basic element in the ritual play, and the sound aspects are only accompanying attributes, which may, however, become autonomous.

L’article rappelle les divers usages rituels de la notion de « jeu » dans les langues mongoles et toungouses et en fait un premier repérage dans les langues turques. Ces usages varient d’un système symbolique à l’autre (danse, bond, lutte, course, tir, chant, musique, mime, et même décor...), définissant pour chacun une configuration propre. Jouer un rituel n’est pas seulement l’accomplir, mais tenter d’y remporter une victoire en sorte d’infléchir positivement le cours des choses soumis à l’issue du rituel. D’où la forte présence de la notion de jeu dans l’activité divinatoire et plus largement chamanique (qu’il faille « jouer » soi-même ou « faire jouer » les esprits). Une répartition de la notion de jeu rituel s’esquisse chez les peuples turcs d’Asie centrale entre combat armé et ronde soufie, reflétant celle, idéologique, entre chamanisme et islam, tandis que la musique instrumentale tend à être monopolisée par le barde. En conclusion, « jouer » apparaît constitutif de l’acte rituel dans cette aire. Les modes gestuels sont l’essence du jeu rituel, les productions sonores n’en sont que les attributs, susceptibles de prendre leur autonomie.

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