12 juin 2014
Frédérique Barnier, « Trajectoires intérimaires, services de santé au travail et d’accompagnement social », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.365dun
Il y a en France aujourd’hui plus de deux millions de salariés intérimaires, l’intérim étant devenu la principale forme d’accès à l’emploi pour une grande partie des ouvriers, des employés peu qualifiés et des jeunes. Sociologiquement assez homogène, la population intérimaire est cependant très mouvante, intermittente et difficile à circonscrire. Une partie de cette population, concentrée sur les secteurs et les emplois les plus pénibles et risqués, connait des conditions d’emploi, de travail de vie très difficiles. Les intérimaires peuvent notamment être surexposés aux risques professionnels et dans le même temps très isolés quand les difficultés surviennent. L’enquête dont il est question s’intéresse notamment au fonctionnent des dispositifs de prévention et de suivi de la santé au travail et aux recours possibles pour ce «public» identifié depuis longtemps comme particulièrement vulnérable. Elle montre ainsi qu’en matière de santé au travail, l’organisation et l’attitude des différents acteurs ne permettent pas un suivi et une prévention efficaces. Par ailleurs, quand l’accident, la maladie, le handicap ou l’usure de l’âge surviennent, les salariés intérimaires peuvent se retrouver très démunis, à côté ou en dehors des dispositifs de recours et protection.