Pierre-Olaf Schut, « Nature et urbanisation. Campements collectifs ou cités-jardins », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.3lmqxi
Si l’hôtellerie de plein air est aujourd’hui un mode d’hébergementprivilégié dans le tourisme en France, le camping a fortement évolué depuisun siècle. Au début du XXe siècle, il bénéficie d’une impulsion forte, commeun sport à part entière ou combiné à d’autres pratiques physiques d’itiné-rance comme le nautisme, le cyclisme ou la randonnée. Rapidement, l’usagede la tente s’élargit et devient un mode d’hébergement touristique offrant uncontact privilégié avec la nature. Le Touring-Club de France (TCF) y voit égale-ment une voie de démocratisation du tourisme par son caractère économique.Massification ne peut pas rimer avec isolement dans le milieu naturel. Aussi, il estnécessaire d’organiser des campements. Nous montrerons que ce processus estpensé, paradoxalement, selon les règles d’urbanisme et notamment les principesd’organisation des cités-jardins définis par Howard. La trajectoire d’évolution ducamping évolue ainsi vers une forme d’urbanisation poussée plus avant par la géné-ralisation du mobil-home avant d’entrer en crise. Le renouvellement du conceptpasse aujourd’hui par un retour à la nature à travers une offre d’habitat dite « inso-lite ». Yourte, cabane dans les arbres et bulles réinventent le camping pour renoueravec une forme d’habitat dispersé, immergé dans un environnement naturel.Pour réaliser cette démonstration, nous nous appuierons sur les actions du TCFet ses projets d’organisation de campements collectifs concrétisés au lendemainde la Première Guerre mondiale. Pour approfondir l’analyse, nous ferons unecomparaison du cahier des charges proposé par le TCF pour l’organisation d’uncampement permanent et les premières réalisations de cités-jardins en France.Une perspective diachronique des transformations de l’hôtellerie de plein air meten tension le rapport contradictoire à la ruralité dans les campings.