From beef casserole to hamburger: eating habit, literature and society in modern Japan Du ragoût de bœuf au hamburger: modes alimentaires, littérature et société dans le Japon moderne En Fr

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2023

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Résumé En Fr

The opening of Japan to the West in the second half of the 19th century led to transformations, not only of Japan’s politic structure, but also of Japanese way of life. As shown satirically by Kanagaki Robun (1829-1894) in Aguranabe (1871), the eating habits also saw radical changes. The so-called “modernised” urban citizens of the capital - recently renamed Tokyo –now ate gyûnabe (beef casserole prepared at the table). This new eating habit reveals a pre-existing taboo: the consumption of beef. Indeed, before Meiji restauration beef was prohibited. Only citizens belonging to the warriors or to the "untouchables" castes were allowed to eat beef. After the burst of the speculative bubble in the early 1990s, Japan entered into another era. In Kûchûtei.en (2002) Kakuta Mitsuyo (1967-) highlights how food and its consumption reflects solitude, boredom, trauma and anger among residents of bland suburbs of Tokyo. The place where the story takes place symbolizes the country’s « Fastfoodisation (fâstofôdo-ka) ». This « Fastfoodisation » of the landscape mirrors the inequalities of a new Japan where the dream of social success is now reserved to a privileged minority.

L’ouverture du Japon à l’Occident dans la seconde moitié du 19ème siècle entraîna une modification non seulement de la structure politique du pays, mais aussi des modes de vie des Japonais. Comme l’écrivain Kanagaki Robun (1829-1894) a pu le décrire, de façon satirique, dans Aguranabe (1871) les modes alimentaires aussi connurent des changements radicaux. Les citadins soi-disant modernisés de la capitale, renommée Tokyo, se délectent maintenant de gyûnabe (un ragoût au bœuf préparé sur la table). Cette nouvelle habitude alimentaire révèle, par contraste, un tabou préexistant : la consommation du bœuf. Avant l’époque Meiji, le bœuf était en effet interdit, réservé uniquement à la classe guerrière et à la population « hors caste ». Après l’éclatement de la bulle spéculative au début des années 1990, le Japon entre dans une autre ère. Dans Kûchûtei.en (2002), Kakuta Mitsuyo (1967-) montre à quel point la nourriture ou la manière de la consommer peuvent refléter la solitude, les ennuis, l’inquiétude, le traumatisme ou la colère cachés des habitants des zones périphériques sans caractère de Tôkyô. Le lieu où se déroule l’histoire est un paysage cliché de la « Fastfoodisation (fâstofôdo-ka) ». La nourriture, dans l’univers romanesque de Kakuta, donne aussi à voir les inégalités d’un nouveau Japon où le succès social est dorénavant un rêve réservé à une minorité.

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