2014
Cairn
Kirk Fitzhugh et al., « Les bases philosophiques de l’inférence phylogénétique : une vue d’ensemble », Biosystema, ID : 10670/1.3o771a
Les fondements philosophiques de l’inférence phylogénétique ont été largement négligés, ce qui contraste particulièrement avec la diversité des opinions et des méthodes contradictoires qui ont surgi au sein de différentes écoles de pensée en systématique phylogénétique. Dans cet article nous abordons ce problème en passant en revue la structure formelle de la formation d’hypothèse, communément appelée inférence abductive, ou abduction. Alors que le raisonnement est souvent divisé en formes qui sont considérées comme ou bien déductives ou bien inductives, cette distinction n’est pas suffisamment descriptive. Tandis que l’induction peut être traitée dans ce sens large, nous effectuons une catégorisation plus précise en considérant que les inférences non-déductives peuvent être divisées en formes inductives (sensu stricto) et abductives. Ceci présente l’avantage de permettre une analyse claire des relations qui existent entre l’abduction, la déduction et l’induction dans la pratique scientifique, et du rôle joué par chacune dans la recherche scientifique. L’inférence abductive procède à partir de la conjonction entre une théorie causale et des effets observés pour conclure à une hypothèse explicative qui suggère un passé possible, des conditions initiales qui rendent compte de ces effets. C’est à partir d’une telle hypothèse que la déduction peut opérer pour conclure à des conséquences potentielles pouvant servir de test. Subséquemment, l’induction est l’acte de tester l’hypothèse en déterminant si oui ou non on observe les éléments probants servant de test. On fournit des exemples, basés sur la phylogénétique, de chacune de ces formes d’inférence. La principale conséquence de cette revue de question est que le cadre abductif dans lequel doit opérer la systématique phylogénétique a des conséquences significatives pour la plupart des méthodes. Secondairement, nous considérons que l’accent traditionnel qui est mis sur le test par le moyen de l’introduction de nouveaux caractères partagés est entièrement non fondé.