La dé-coïncidence, un opérateur pour une perception “augmentée” de la vie interne des sons : l’exemple de la musique de Gérard Grisey et de Tristan Murail

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19 octobre 2023

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Laetitia Petit et al., « La dé-coïncidence, un opérateur pour une perception “augmentée” de la vie interne des sons : l’exemple de la musique de Gérard Grisey et de Tristan Murail », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.3p7czw


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Le principe de dé-coïncidence tel que le philosophe François Jullien le définit, et qui ne se conçoit que dans un rapport à la coïncidence, est un opérateur qui répond à une nécessité structurale : « J’appellerai ainsi dé-coïncidence ce descellement laissant paraître – défaisant de l’intérieur tout ordre qui, s’instaurant, se fige – des ressources qu’on n’imaginait pas » . Nous voudrions caractériser le travail de la coïncidence et de la dé-coïncidence dans la musique spectrale. Sans faire référence à cette notion apparue récemment (2017), Gérard Grisey (1946-1998) semble pourtant avoir réfléchi très concrètement aux enjeux qui relèvent de la dé-coïncidence : « La différence ou l’absence de différence qualifie toute perception, nous ordonnons ainsi le perçu non en fonction d’une norme mais en l’insérant dans un réseau relationnel pour en dégager les qualités intrinsèques [...]. Je considère donc comme essentiel, pour le compositeur, d’agir non sur le seul matériau mais sur l’espace, sur la différence qui sépare les sons » . Nous postulons alors que nous devrions identifier dans les principes mêmes de composition, un recours, par les compositeurs Gérard Grisey et de Tristan Murail, à des modalités techniques de dé-coïncidence, au bénéfice d’effets sonores et musicaux particuliers. Cet « opérateur » que constitue le concept de dé-coïncidence permettrait d’interroger les descellements produits par la musique spectrale ou liminale : le recours aux principes de processus, de dilatation temporelle, de seuil comme vecteurs d’une nouvelle perception « augmentée » de la vie interne des sons. En particulier, le concept de technomorphisme, par ailleurs commun à d’autres esthétiques musicales, peut être dialectisé selon le rapport coïncidence/dé-coïncidence. Il s’agirait de tester ici la valeur heuristique de cette notion de dé-coïncidence, appliquée au champ de la composition spectrale ou liminale. Nos supports méthodologiques seront les textes d’autoanalyse de Grisey et de Murail, mais aussi leurs compositions, en particulier Partiels (1975) et Désintégrations (1982), dans une approche résolument interdisciplinaire et complémentariste, faisant appel à des musicologues, compositeurs, acousticiens et psychanalyste.

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