2017
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Marie-Laure Durand, « L’enseignement de l’allemand et la réforme du collège 2016: L’argumentation anti-crise du ministère de l’Éducation nationale », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.3pm05s
La réforme du collège, appliquée depuis la rentrée 2016, a suscité de nombreuses contestations, en particulier la décision de supprimer les sections bilangues, lorsqu’il n’existe pas d’enseignement d’« une langue autre que l’anglais » à l’école primaire. Les enseignants d’allemand y ont vu une menace contre leur discipline car les sections bilangues proposant l’apprentissage de l’anglais et de l’allemand représentaient jusque‑là 90 % des élèves germanistes de sixième. Cet article se propose d’étudier les ressorts discursifs du débat autour des conséquences de cette réforme sur l’enseignement de l’allemand en France. Du côté des opposants, il s’agit de diffuser un discours alarmiste en mettant en perspective des engagements passés (le traité de l’Élysée) et des prévisions funestes ; à ce discours de crise répond un discours contraire, résolument positif, qui vise à asserter l’idée d’une réforme favorable à l’enseignement de l’allemand, conforme aux engagements bilatéraux, en combinant en particulier la force argumentative des chiffres et celle des valeurs partagées par tous (l’égalité, l’élitisme républicain ou l’excellence).