2001
Cairn
Franck Moderne, « Les avatars du présidentialisme dans les États latino-américains », Pouvoirs, ID : 10670/1.4576uv
À l’origine plus ou moins directement inspirés par la Constitution des États-Unis mais aussi tributaires de considérations locales (idéologie bolivarienne, pratiques du caudillisme et du caciquisme), les gouvernements présidentiels latino-américains ont rapidement dérivé vers des formes diversifiées de présidentialisme personnalisé. Modèle dominant, le présidentialisme des États d’Amérique latine se caractérise par une hypertrophie accentuée des pouvoirs du président élu, chef unique de l’exécutif, sur façade démocratique. La mythification de la fonction présidentielle a pu conduire ainsi au césarisme constitutionnel, voire à la dictature, les seuls antidotes prévus étant le principe de non-réélection et la mise en accusation pénale du chef de l’État. Mais la controverse présidentialisme-parlementarisme revient à l’ordre du jour. Quelques éléments propres aux régimes parlementaires se sont glissés çà et là dans les chartes constitutionnelles. Combinée avec le retour à des formes plus authentiques de démocratie élective ou de participation populaire et avec le développement de partis politiques cohérents et organisés, cette évolution affecte la plupart des États de la zone, soulignant ainsi l’isolement des expériences marxisantes (Cuba) ou néo-populistes (République bolivarienne du Venezuela).