20 mai 2015
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Adrien Delespierre, « Des entreprises dans les salles de classe ? La révolution conservatrice des grandes écoles d’ingénieurs », Cahiers de la recherche sur l'éducation et les savoirs, ID : 10670/1.4abobk
Les grandes écoles françaises font, depuis les années 1980, l’objet de critiques annonçant la fin d’un modèle pédagogique en déclin, condamné à disparaître ou à s’adapter aux exigences de la « mondialisation ». Sommées d’intégrer de nouveaux critères d’excellence, elles sont amenées à réformer leur modèle de sélection et de formation, traditionnellement fondé sur les valeurs spécifiques de l’univers scolaire et la mise à distance des exigences du champ économique. Prenant pour objet les cursus de formation en ingénierie de plusieurs grandes écoles d’ingénieurs (l’École polytechnique, l’École centrale, l’ENSTA-Bretagne et AgroSup Dijon), cet article s’interroge sur la portée de la diffusion de nouvelles formes de savoirs et de techniques éducatives associées au management : en quoi modifient-elles la hiérarchie entre les disciplines au sein de ces établissements ? À quel point marquent-elles une rupture dans l’enseignement des écoles d’ingénieurs et contribuent-elles à modifier l’ordre symbolique antérieurement établi ? L’analyse proposée ici met en regard les stratégies éducatives de chaque établissement avec son histoire et sa position spécifique au sein du champ national, et démontre que les évolutions qui affectent le modèle français de la formation des élites ne bouleversent pas pour autant les principes d’organisation et de hiérarchisation de l’univers des grandes écoles.