2021
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Eve Fourmont Giustiniani, « Usages publics de la figure des intellectuels exilés dans l’Espagne de la Transition démocratique », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10.4000/books.pup.58877
« Usages publics de la figure des intellectuels exilés dans l'Espagne de la Transition démocratique » in Les Intellectuels espagnols en temps de crise (XIX e-XX e siècles). Études réunies en hommage à Paul Aubert, Elisabel Larriba, Eduardo González Calleja (coord.), Aix-en-Provence, Presses Universitaires de Provence, 2021, p. 277-311.Ce chapitre d’ouvrage se centre sur le « pan coupé » de la culture espagnole contemporaine qu’est l’exil républicain de 1939 (au double sens de diaspora et de corpus culturel) et se propose d’étudier le processus de sa « réintégration » à la nation au moment de la Transition démocratique. La crise du régime franquiste puis la mort du dictateur ouvrent en effet aux exilés la possibilité du retour. Le chapitre analyse la réception de ces retours d’exils dans l’Espagne de la Transition, et plus précisément des usages publics qui sont faits de la figure et de la production des intellectuels exilés par les acteurs déterminants de ce processus (gouvernements, groupes d’opposition et médias). L’hypothèse de départ est que les intellectuels exilés « retournés » posaient de façon aigue le problème de la prise en compte du modèle républicain de 1931 dans l’élaboration du projet d’État et de société alors en gestation ; un modèle rupturiste peu compatible avec le processus réformiste qui fut privilégié par les divers acteurs de la Transition. Comment fut accueilli le retour des républicains exilés en Espagne à la fin du régime franquiste, quel sens et quelles fonctions leur furent-ils assignés dans ce moment de crise ? Quelles stratégies politiques et discursives furent-elles mises en œuvre par les différents acteurs du processus transitionnel pour intégrer l’exil à leurs nouvelles logiques d’action ? À quelles conditions, et à quel prix, les intellectuels et les militants politiques exilés pouvaient-ils être intégrés à la société, à la culture et à la vie politique de l’Espagne post-franquiste ?